Argh.

Je souscris totalement à la critique de Karim Debbache dans sa revue Crossed.

Ce film montre à quel point les producteurs/scénaristes/réalisateurs de films ont une piètre idée du public des gamers. J'aime bien les survival horrors, mais pas au point de crier au sacrilège avec les RE. Cela dit, là, la coupe est pleine. Remarquez, dès la sortie, j'avais compris que c'était de la daube et je m'étais abstenu. J'aurais pu gagner 1 h 40 de ma vie en continuant dans cette voie.

En général, les adaptations de jeux vidéo pêchent par manque de fidélité à l'univers. Ici, c'est le contraire. Les réalisateurs ont voulu transcrire les phases de recherche du joueur en multipliant les portes nécessitant un code, ou les obstacles nécessitant un objet bien particulier. L'essentiel du film se passe non dans un manoir, mais dans un complexe scientifique souterrain, qu'un tueur a changé en élevage de zombie en y relâchant le Virus T mis au point par la corporation Umbrella.

Les personnages ont moins de substance qu'un PNJ de Morrowind, et on sent que les acteurs se débrouillent comme ils peuvent pour sauver les meubles. Dommage pour le couple star, Jovovic et Rodriguez - une belle qui semble s'appliquer à avoir la pire filmo de tout Hollywood, et joue ici comme un balais. La robe de Jovovic semble une tentative désespérée de faire venir le spectateur mâle. Petite pensée aussi pour James Purefoy, le Marc Antoine de la série "Rome". Les dialogues sont seulement informatifs, les personnages n'ont aucun, je dis bien aucun trait de caractère et se contentent de réagir comme le ferait un joueur. On a l'impression d'assister à une mise à l'écran d'une partie de Resident Evil, en moins bien. On voit les acteurs courir armés dans des couloirs avec l'air soucieux, mais ça n'est jamais crédible. La menace des zombies n'est pas vraiment exploitée, car le film multiplie les effets "Bouh, hors-champ !", ce qui annule tout effet de surprise : un personnage ne peut pas se retourner sans qu'on entende un bruit horrible de grincement de métal.

Au niveau musique, dès qu'il y a un peu d'action, on a droit au pire de ce qui se fait en matière de heavy metal saturé, ce qui noie complètement la tension. Il y a une seule scène que je retiens, celle où ils traversent un couloir rempli de zombis en rampant sur des tuyaux d'aération en surplomb.

En regardant la filmo de Paul W. S. Anderson, je me rends compte que ce tâcheron a déjà massacré la licence Mortal Kombat et compte produire une adaptation de "Castlevania" en 2014... Quelqu'un peut lui dire que ça suffit ?