It's the beginning of the end...
La saga cinématographique Resident Evil a connu le meilleur comme le pire. On se souvient d’un premier épisode plein de bonnes idées, mais très loin du jeu-vidéo, en plus de manquer cruellement de gore. Le second était quant à lui la quintessence de la bêtise, aussi jouissif que consternant pour le fan de la référence vidéoludique. Extinction, le troisième opus était probablement le seul que l’on pourrait classer parmi les vraies oeuvres de cinéma, merci à Russell Mulcahy et à son style post-apocalyptique ingénieux, qui s’est fait littéralement pisser dessus lorsque Paul W.S. Anderson a repris la direction pour Afterlife, catastrophique mélange de scènes issues de films cultes, soutenu par des effets ratés et un rythme anarchique. Un choix qui ne laissait guère d’espoirs aux fans de Resident Evil de voir l’anthologie s’améliorer, ce qui était d’autant plus confirmé par le désastreux Les Trois Mousquetaires, dernière pellicule en date signée par Anderson.
Finalement notre Paulo nous surprend, imposant de bonnes idées visuelles, ce qui semblait totalement l’avoir abandonné depuis Event Horizon. L’intro/générique a une sacrée gueule, tournée en slow-mo et diffusée en marche-arrière. Vous me direz, celle d’Afterlife était plutôt réussie, contrairement au reste, sauf qu’ici Paulo a enfin su trouver un équilibre et semble même vouloir faire table rase avec sa saga. Il tue des personnages récurrents, en fait revenir d’anciens, en plus de nouveaux (Barry Burton !), transforme des méchants en gentils, bref on passe par une étape où la réécriture des codes — usés — de la saga est aussi intelligente qu’elle était indispensable. N’attendez pas non plus du terme « intelligent » qu’il soit littéral, car nous nageons malgré tout dans du blockbuster qui s’apparente à un rail-shooter qui ne s’arrête presque jamais, en plus d’être totalement dénué de sens logique.
Vous trouviez absurde qu’Alice soit toujours aussi forte dans Afterlife, même après avoir perdu ses pouvoirs ? Ici c’est l’aberration continuelle puisqu’elle continue à faire des saltos à 3 mètres de hauteur sans le moindre soucis, mais peu importe, tant que ça divertie. Paulo n’avait d’ailleurs visiblement pas envie de s’embarrasser avec la logique, son seul intérêt et de nous en foutre plein la gueule durant toute la bobine, ce qu’il réussit avec brio, bien qu’il ait une affreuse — et parfois insupportable — tendance à faire les choses un peu trop littéralement, faisant voler moult projectiles et objets dans notre tronche à peu près toutes les 10 secondes. Mais là où Paulo est le plus à l’aise c’est lorsqu’il s’agit de nous afficher de la viande, car le film est très gore, ce qu’il s’était bien gardé de faire avant, alors que le bonhomme nous avait prouvé avec Event Horizon qu’il avait un réel talent dans ce registre.
Resident Evil: Retribution se place donc parmi les meilleurs volets de la saga (si tenté que l’on puisse réellement parler de « meilleur »), du moins en terme d’action, l’écriture restant assez sommaire. Ce volume est aussi un passage décisif de la franchise, celui où elle doit ouvrir la marche à une fin qui en toute logique devrait voir le jour dans le prochain opus, à moins que tout cela soit le début d’une nouvelle et longue lignée, ça seul l’avenir nous le dira. Anderson relève le niveau de ce qu’il nous avait servi dernièrement, prouvant qu’il peut faire une bobine sans systématiquement copier les petits copains (si ce n’est pour les bidasses style wehrmacht, très à la mode, et un clin d’oeil très discret à L’enfer des Zombies de Lucio Fulci), et que même parfois il lui arrive d’avoir des éclairs de génie et retrouver la verve de ses débuts — en même temps si l’on avait tous une femme avec un tel postérieur on en serait à peu près au même niveau de cromagnonisme…
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