La solution est dans la résolution

Après avoir été agréablement surpris pas Spring, je me devais de combler une de mes nombreuses lacunes cinématographiques, en regardant le premier film du duo de réalisateurs et scénaristes, Justin Benson et Aaron Moorhead. Resolution est aussi une bonne surprise, une séance de rattrapage s'impose pour les amateurs de fantastique original.

Michael Danube (Peter Cicella) reçoit une vidéo troublante de son ami Chris Daniels (Zahn McClarnon). Il décide de lui rendre visite et de le sauver de la drogue, mais le mal se trouve ailleurs...

On retrouve dans Resolution, la même manière de procéder que dans Spring. Enfin, c'est le contraire, vu que Resolution est leur premier film et c'est déjà une réussite. Justin Benson et Aaron Moorhead ont un style, mais pas de moyens. Peu importe, ils savent faire beaucoup avec pas grand chose. Si je cite Duel de Steven Spielberg, cela risque de mettre la barre haute, mais cela y ressemble. L'ennemi est invisible, à moins qu'il n'existe pas, que cela le fruit de l'imagination de ses deux hommes ? Suspense.
Le fantastique est ancré dans le réel. On ne va pas se retrouver face à des monstres repoussants, des martiens ne vont pas venir leur aspirer le cerveau où un homme à l'esprit dérangé ne va pas frapper à la porte avec une hache. Non, rien de tout cela, car la peur se déroule hors-champ. L'imagination est mise à contribution et l'on prend diverses directions, en attendant d'avoir la réponse à nos questions : qui les filme et pourquoi ?

Le danger est partout. Le premier ennemi est la drogue, celui qui détruit l'esprit de son ami, vivant dans une maison délabrée. Ce n'est pas traité à la légère, il y a une vraie confrontation entre les deux personnages, car le fantastique s'immisce doucement, par petites touches. Une image posée dans un coin, attirant l'attention, voilà comment débute un jeu de piste, qui doit mener......Après Duel, on pense à Ring et L'Emprise, de belles références, auquel le film fait honneur. A travers divers objets, une menace se dessine et se fait de plus en plus proche. Mais il y a aussi des dealers et des indiens.
Zahn McClarnon n'est pas seulement un consommateur de drogues, mais aussi un dealer et un squatteur. Il cumule les soucis et entraîne avec lui Peter Cicella, c'est beau l'amitié. Ce sont deux hommes contre le reste de leur monde. A chaque problème, il y a une solution, enfin normalement cela se passe comme ça dans les films. Mais le duo de réalisateurs ne cède pas à la facilité. Ils font à leurs manières et cela change des normes habituelles. Ils réussissent à créer une atmosphère angoissante, à captiver le spectateur jusqu'à la fin, sans avoir recours à des artifices. L'effet est simple, mais efficace.

C'est comme un puzzle, où chaque pièce dessine petit à petit la solution. Justin Benson et Aaron Moorhead filment caméra à l'épaule, en évitant d'avoir recours à la facilité, avec le found footage de gueule. C'est un drame fantastique, avec des pointes d'humour. On ne sait pas vraiment ou l'on va, il y a plusieurs pistes, mais au final, la vérité se trouve.....Pour le savoir, il faut le voir.