Les racistes sont des gens qui se trompent de colère

Un peu facile, la fin. Beaucoup, même, et putain, qu’est-ce que c’est con. Car Respire, deuxième film du réalisateur québécois d’origine marocaine Onur Karaman, est de ces films sociaux que l’on retient dès la première projection. Fouad, jeune adolescent d’origine marocaine aide son père dans le fast food qu’il tient, lui assurant quelques services. De l’autre côté, Max, un jeune canadien qui va commencer à intégrer les théories racistes de son cousin se rend tous les jours sur ce même fast food. L’acmé de la violence et du racisme va être frontalement franchi, dans un film où un certain prolétariat va se retrouver face à face sur une prétendu question culturelle.

Pourquoi on part pas ? On a quoi ici ? objectent Fouad et sa mère au père, diplômé ingénieur au Maroc et qui ne parvient pas à trouver un seul poste ici, même en junior. S’il est loin d’avoir la complétude et la maîtrise de Parasite, la recours à la violence fait penser à celle du père sans cesse rabaissé dans le chef d’oeuvre de Bons Joon-Ho, et qui va finalement perdre tout contrôle à force de se faire violer de l’intérieur, par le mépris crasse et rance infligé chaque jour à son égard. Respire aurait pu s’appeler L’impossible ascension, ou encore Face à face, mais Respire aura finalement été retenu. Alors respire, au moins avant la scène finale - les racistes sont des gens qui se trompent de colère. (L.S.S)