Quoi de neuf, Docteur? Episode I
I- INT-JOUR Un cabinet de médecin. Un gros bonhomme barbu à lunettes semble s'inquiéter de l'état de sa patiente, une petite rouquine visiblement essouflée. DOCTEUR ( sur un ton...
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le 15 nov. 2014
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Il convient de commencer par une précision qui me semble importante : je déteste Mélanie Laurent, l'actrice. Je la trouve quelconque au dernier degré la majeure partie du temps et carrément mauvaise parfois. Elle a bien 2/3 réussites dans sa filmo, telles que "Je vais bien, ne t'en fais pas" et "Beginners" mais ses deux performances n'atteignent pas non plus des sommets de jeu.
Et puis, il y a Mélanie Laurent, la star. Elle symbolise à mes yeux une grosse partie de ce qui ne va pas dans un grand pan du milieu "artistique" français actuel : on la voit partout, tout le temps, à n'importe quelle occasion (et ça engendre chez elle un boulard incroyable) alors même que rien ne justifie cette surmédiatisation. Elle est actrice mais aussi chanteuse. Elle est chanteuse mais aussi scénariste. Et enfin, elle est scénariste mais également réalisatrice et c'est ce dernier point qui nous intéresse. Bref, si tu es fan de Mélanie Laurent, tu vas passer un très mauvais moment en lisant ma critique.
Evidemment, vous pouvez me rétorquer qu'il y a des touches à tout géniaux et je serais bien emmerdé pour vous contredire car je ne suis pas vraiment en désaccord avec cela. En ce qui concerne Mélanie Laurent, il va falloir me payer très cher (pensez bien à me demander mon RIB) pour me convaincre de l'inanité de sa carrière artistique puisqu'elle est mauvaise chanteuse, actrice passable tout au plus et mauvaise réalisatrice.
Venons-on en au fait : Pourquoi "Respire" est selon moi un mauvais film d'une réalisatrice médiocre qui doit tout à sa notoriété et rien à son savoir-faire ?
1) On y retrouve tous les effets de réalisation tapageurs que l'on rencontre depuis quelques années désormais dans la production cinématographique indépendante américaine et dans un certain type de cinéma français. Et si cela ne suffisait pas, on retrouve évidemment bien d'autres tares. Vous voulez des exemples ? Caméra tremblotante même lorsqu'un plan fixe s'impose, utilisation archi répétitive du ralenti (ce dernier étant combiné avec des sons désagréables pour nous montrer à quel point l'héroïne vit un moment difficile), mise au point douteuse montrant probablement le flou artistique qui gagne les personnages et que le scénario n'arrive pas à montrer, mise en scène archi-schématique et grossière avec une séparation bien nette à l'écran des deux personnages principaux lorsque ces derniers sont fâchés (l'idée est pourtant bonne mais tellement surexploitée qu'elle en devient ridicule). Et puis la tentative de faire du sous-Malick lorsque la caméra filme la nature, c'est d'un risible achevé.
2) Le scénario et sa finesse d'éléphant cherchant à rentrer dans un jean slim : On a d'un côté une fille sympathique, douce, mignonne et réservée. De l'autre, nous avons une garce égocentrique, mythomane, manipulatrice et autodestructrice. Il était visiblement impossible de nuancer un peu le tableau et de proposer quelque chose de plus ambigu/prêtant un peu à débat. Les autres personnages sont de simples faire-valoir qui n'existent que pour interagir de façon douteuse avec les deux personnages principaux que sont Charlie (et Lulu ?) et Sarah. Il aurait été intéressant, à mon sens, de faire un portrait un peu moins caricatural de la jeunesse mais ce n'est visiblement pas possible de nos jours : un jeune fume, bois, baise (ou dit à tout le monde qu'il baise), n'écoute pas ses profs, ne communique pas avec ses parents et j'en passe. Egalement, les parents sont toujours des paumés qui sont bien plus des poids que des soutiens d'une jeunesse en souffrance Je vous épargne le déroulé de l'histoire et sa fin complètement hors de propos mais tout est caricatural et les rares choses qui surprennent (les 5 premières minutes et la fin, par exemple) ne sont pas très convaincantes car pas très finement amenées et/ou trop en décalage avec le reste. Et puis cette allégorie foireuse de l'amitié toxique vue comme une crise d'asthme est d'un grotesque ... N'était-il pas possible d'amener les choses de façon plus fine, plus discrète, plus insidieuse ? Non ? Bon bah j'aurais demandé.
Bref, j'ai voulu être curieux et me dire que Mélanie Laurent avait peut-être des choses intéressantes à raconter, un point de vue pertinent et de vraies idées de mise en scène et j'ai donc été méchamment puni. Je me retrouve devant un film à la réalisation fade et boursouflée (c'est normalement antithétique mais rien n'est impossible pour l'ac.la chant... euh la réalisatrice de "Respire") qui s'appuye sur un scénario d'une nullité sans pareil. Décidément, je n'ai actuellement pas de chance avec les films traitant de l'adolescence (Palo Alto, très mauvais aussi) et je crois que je vais passer mon tour pour un moment.
P.S : Je ne comprends pas comment la critique a pu encenser ce film à ce point ... Ou plutôt, je ne comprends que trop bien. Parce que je veux bien qu'on soit moins hermétique que moi à la réalisation et au scénario (les goûts et les couleurs) mais certains en vont à crier au génie et pour le coup, même avec tout la bonne volonté du monde, ça m'échappe quelque peu.
P.S 2 : Je ne peux pas juger le bouquin que je n'ai pas lu mais si la bouse de Mélanie Laurent respecte un tant soit peu le matériau de base, ça ne doit pas voler bien haut ...
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Créée
le 25 mars 2015
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