Humble penseur de notre temps, Michel Houellebecq fascine au delà des frontières et se retrouve aujourd'hui en compagnie d'Iggy Pop ainsi que d'une poignée d'artistes autour d'un sujet qui les touche : la souffrance et son rôle dans le processus créatif.
Le trio de réalisateurs-auteurs suit donc ces gens dans leurs atermoiements et leurs errances nocturnes, à la recherche de l'inspiration quand bien même leurs psychés les malmènent.
Cela pourrait donner le film-témoin de toute une génération d'écorchés du ciboulot, d'artistes torturés et tortueux pour le plaisir de nous autres néophytes.
Mais en fait, tenez vous bien, pas du tout.
Rester Vivant : Méthode est un pensum lénifiant, filmé à l'arrache et gavé de stabilisateurs d'image dégueulasses, puis monté dans le désordre le plus total en faisant semblant d'ajouter des chapitres pour faire croire que tout est réfléchi.
Une arnaque comme j'en ai rarement vu.
Et puis surtout, le film omet sciemment de poser la question qui fâche : "Un artiste qui se sert de sa douleur pour accoucher d'une œuvre a t'il nécessairement du talent ?" Parce qu'OK, Iggy Pop en a, ça ne fait aucun doute... mais les autres ? Ahem...
Les poèmes d'Anne Claire ne sont que de vagues allitérations minables, à peine dignes d'un collégien. Les installations de Robert Combas sont conventionnelles et je n'ai pas vu une seule idée originale s'en dégager. Le seul parcours qui me touche un peu est celui de Jérôme Tessier, mais ça ne fait pas de lui un artiste... Et de son propre aveu il n'en est pas un.
Résultat : une heure de palabres sans aucun recul ni remise en cause. Juste des gens qui s'expriment avec l'aplomb de ceux qui ne seront jamais contredits.