Retribution ne dispose malheureusement pas de l’inventivité et du sens du rythme dont dispose Jaume Collet-Serra, ici producteur ; nous retrouvons un canevas digne de ses productions, qui consiste à enfermer Liam Neeson dans un moyen de transport piégé : après le train de The Passenger (2018) et l’avion de Non-Stop (2014), l’acteur irlandais séjourne une fois encore à Berlin, ville où se déroulait Unknown (2011), qu’il arpente désormais au volant d’une voiture luxueuse en qualité d’otage, accompagné de ses deux enfants sur la banquette arrière. Les retournements de situation, plus improbables les uns que les autres, ont l’intérêt de se subordonner à la parole qui se fait action : tentatives de négociations, de communication avec celles et ceux que le personnage croise quotidiennement sans leur prêter attention, de justification et de rédemption. Le milieu des affaires est croqué, associé aux magouilles et à la cupidité d’individus prêts à échanger trois cadavres contre des millions d’euros. Le huis clos n’est pas sans rappeler les stratégies mises en place par Harrison Ford dans Firewall (Richard Loncraine, 2006) pour tromper la vigilance de son ravisseur, sans jamais atteindre la vigueur de ce dernier. Rien de neuf sous le soleil donc, sinon les traits de plus en plus fatigués de l’acteur septuagénaire. Mais laissez sa famille en paix !