Scénario : Un démon est de retour.


J'ai un peu hésité à décrire davantage le synopsis mais non seulement le film se réduit à cet argument mais c'est surtout un peu le bordel. Si on rentre dans le détail, ça donnerait ça : plusieurs aventuriers (un peu pilleurs de tombes quand même) libèrent un démon maléfique en cherchant un trésor mystérieux. Heureusement pour eux, un moine taoïste et son assistant surveillent les lieux. Pour retrouver la trace du revenant, qui cherche à se réincarner, le moine s'administre un sort avec un chien pour posséder le même flair. Mais toute la troupe se fait arrêter par un maître d'art-martiaux qui les prend pour les responsables de la série des crimes sanguinaires due au démon.
En plus de ça, il faudrait rajouter un chien-garou, des séances de tortures absurdes, des vierges, une fantôme, un roue infernale, des zombies, une ombrelle et des oeufs bien-sûr. :mrgreen:


Le responsable de ce bordel n'est autre qu'un des noms les plus importants du genre, et l'un des plus méconnus, Wong Ying qui était un romancier à succès (plusieurs fois adapté par Chu Yuan) et aussi l'un des scénaristes incontournable de la Ghost Kung-Fu comedy : l'exorciste chinois, Swordsman ou Mr vampire pour citer les plus célèbres. Il a aussi signé en tant que réalisateurs 3 films dont ce Return of the demon qui fut sa dernière mise en scène.
On voit que le Mr est plus scénariste que réalisateurs. Et encore, quand je dis "scénariste", je devrais dire qu'il est "concepteur d'idées débiles" car il en a à revendre et sait les développer à l'écran. Par contre, ça donne un résultat très curieux avec des séquences très longues qui auraient mérité d'être écourtées sur la table de montage. Ainsi la séquence de "tortures" avec les 2 héros attachés à un système de balancier est étirer au delà du raisonnable. Surtout qu'on revient vers eux quand le "chien-garou" se réveille.
Le montage manque donc de peps et de pêche... Par contre l'idiotie générale est assez délirante et on se marre très souvent ce qui annule le précédent problèmes. Wong Ying sait très bien tirer partie de tous ses décors et cherchent à en exploiter tout le potentiel pour une certaine idée de la générosité qui renforce son côté absurde tant le film est une association de séquences interminables sans progressions dramatiques. On ne comprend souvent rien à la raison d'être de certaines scènes (le personnage féminin cherchant à séduire l'assistant magicien ; la fantôme ; le caméo de Wu Ma...). Après tout ce n'est pas grave tant on se marre facilement malgré le niveau très inégal de l'humour. On peut passer de l'humour scato navrant (les héros boivent à tour de rôle du pipi de chien) et des situations tout droit sorti de Chuck Jones comme lors de la (longue) séquence port-nawak avec la pièce fermée et remplie d'oeufs.
A côté de ça, il y a bien-sûr un peu de gore et beaucoup de kung-fu. Pas forcément des chorégraphies mais beaucoup de projections, chutes, sauts et autres vols planés. C'est sans génie ni réelle inventivité mais c'est efficace, bien répartis et souvent fun.
Niveau casting, c'est un festival des seconds couteaux : les incontournables Shing fui on et Dick Wei ainsi que Emily Chu ou encore Nat Chan.


Le manque de rythme interne aux séquences l'empêche de se hisser au niveau d'un Nam Nai-Choi mais on s'en rapproche dans l'esprit. On retrouve d'ailleurs l'éphémère actrice Chui Sau Lai qui a joué à plusieurs reprises pour lui.


Amateur de délires bis volontairement idiot, ça devrait vous plaire.

anthonyplu
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le 3 sept. 2018

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