Joe Wright est décidément un réalisateur à suivre. En effet, avant le surprenant Hanna, le réalisateur avait posé sa caméra au cœur d’une tragique histoire d’amour. Et quelle caméra ! Encore une fois, c’est la réalisation qui fait le film, une façon peu classique de filmer le genre d’histoire pourtant d’un académisme primaire.
Difficile à décrire, le cinéma de Wright est subtil et adroit. Les retours en arrière ont un réel intérêt, notamment celui pour la scène près de la fontaine, scène clé du film. Une des très bonnes trouvailles du film est sans nul doute l’utilisation du son des touches d’une machine à écrire pour la création de la bande son. Cela crée des passages rythmés, renvoyant à la fois à l’écriture quasi symptomatique de Briony et à une cadence militaire.

Mais il est indéniable que la meilleure trouvaille du film reste le choix de James McAvoy dans le rôle titre masculin. Depuis le Dernier Roi d’Ecosse il est clairement devenu mon chouchou, donc quel plaisir de le retrouver dans la peau d’un tel personnage ! Amoureux secret puis innocent sacrifié, jouant de ses yeux bleus sans en avoir l’air, McAvoy possède la même subtilité dans son jeu que Wright derrière sa caméra.
Keira de son côté est toujours très juste, même si sa dégaine maigrichonne n’est pas toujours très agréable à regarder. Elle a assurément un vrai potentiel pour jouer dans les films d’époque avec son visage intemporel et son accent anglais à couper au couteau.
Le reste du casting est étonnant de têtes connues, de Juno Temple à Benedict Cumberbatch en passant par le mec, vous savez, le gars là qui joue dans cette série… Bref, du beau monde.

L’histoire entraîne fatalement vers quelques larmichettes pour les cœurs tendres, ce qui ne gâche rien. Reviens-moi aurait pu être un film modeste par son scénario d’une simplicité classique mais il gagne des galons par sa réalisation qui sort du lot, ne serait-ce par cet incontournable plan séquence sur la plage de Dunkerque, qui aurait tout de même mérité un peu moins de violons.
Gageons que le prochain Wright saura déjouer ce genre de petits pièges.

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le 22 sept. 2012

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Before-Sunrise

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