Revoir Paris est un film intrinsèquement délicat par le sujet qu'il aborde. Surprenamment le film de Alice Winocur traite le sujet bien plus frontalement que Novembre, le film de Cédric Jimenez, sorti un mois après, sur la traque des auteurs de ces attentats. Ce dernier prenant tellement de précaution qu'il ne se saisit jamais de son sujet.
Ici le film débute sans que l'on sache si l'on est avant ou après le 13 Novembre 2015. Naît alors une angoissante incertitude dès que Mia, la protagoniste finement interprétée par Virginie Efira, se rend dans un café-bistrot. Jusqu'à, finalement, l'attentat.
La suite n'évitera malheureusement par les écueils. L'amnésie de l'attaque et l'enquête qui y découle avec sa narration inhérente par flashback qui se révéleront de plus en plus précis. La romance salvatrice avec le personnage de Benoît Magimel. Ou encore ces fantômes qui hantent la protagoniste.
Cependant, la réalisatrice arrive à en tirer le meilleur, bien aidée par l'ensemble de ses acteurs. L'intrigue sur l'homme sans-papier, bien que tirée par les cheveux, amène une facette intéressante sur l'identité des victimes non répertoriée de ces attentats.
Plus réussi que le poussif et générique Novembre, Revoir Paris ne parvient pas néanmoins à s'élever de son sujet faute d'originalité dans sa narration. En effet, bien que le sujet soit encore vif, on a l'impression d'avoir déjà vu ce film.