Fort d'une belle mise en scène, Revoir Paris fait penser à une éponge post-traumatique qui aurait aspiré l'ère du temps. Comme si nous étions nous, spectateurs, invités à faire avec Efira notre thérapie de reconstruction post-attentat, à nous arrêter pour retrouver nos souvenirs, à glisser d'un monde bourgeois à un autre monde, comme le personnage quitte son existence pour une autre. Mais dans sa capacité d'empathie, dans son oeuvre de résilience, Revoir Paris est un film parfait, et c'est ce qui pose problème. A la fin, on a l'impression d'avoir vu un film de développement personnel, qui aurait oublié de déposer quelques aspérités pour redonner au spectateur du libre-arbitre (c'est-à-dire nous permettre de penser autrement que ce qui nous est présenté) et au récit de la profondeur.