Pile, Ritchie pond un gangsters-movie à l’esthétique fourmillante, alerte et aux dialogues ciselés, souvent marrants. il est sur son terrain de jeu et ne se rate pas. Au contraire.
Face, Guy propose à son auditoire une aventure initiatique, un ambitieux jeu de pistes métaphysique. En tout cas, il tente. Et la prise de risque est en soi un acte objectivement louable.
Hélas, et de façon prévisible, le brit' ne récoltera qu'incompréhensions et quolibets en proposant son "Revolver". Sans doute pour n'avoir su réussir à opérer l'alchimie scénaristique parfaite qu’exigeait une entreprise si ambitieuse et radicale. Ou pour n'avoir pas désembrumé d'avantage son récit. Ou pour avoir opéré un contre pied si marqué à sa fan-base. Ou pour être allé s'enticher de la funeste Europa Corp. Ou pour avoir vendu le tout comme un "lock, stock... III".
Peut être pour toutes ces raisons à la fois.
Mais la réalité est que ce film n'est pas mauvais, et que la proposition de Ritchie ne mérita en rien un tel bashing. Revolver est intéressant de par son sujet, attractif de par son écrin. Une belle curiosité pour peu qu'on sache un minimum ce que N'EST PAS ce film, qu'on ne fasse pas de mauvais procès à Ritchie. Et que les sujets métaphysiques ne soient pas complètement repoussants pour le spectateur prêt à tenter ce trip.