Des choses pas très gentilles à dire sur ce film :
Avec son chien revêtu de lunettes de soleil et d’un casque de pompier, les affiches de Rex, Chien Pompier vendent du rêve. La première partie du résumé l’entretient un peu : « Pour Rex, star incontestée des toutous d’Hollywood, la vie prend une tournure inattendue lorsqu’il se retrouve perdu et pourchassé par la fourrière dans les rues de la ville ! Coincé dans un bâtiment en flammes dans lequel il s’était caché, il est sauvé par une équipe de pompiers qui l’adopte comme mascotte » ; la seconde commence à le dissiper : « Loin des paillettes, Rex va utiliser ses dons pour aider ses nouveaux amis au cours de sauvetages difficiles. Mais avec ses exploits, sa renommée de chien pompier grandit et ses anciens maîtres finissent par le retrouver. Alors que Rex et ses amis font face à une nouvelle menace, les propriétaires de Rex font tout pour le récupérer... » Et effectivement... Adieu les espoirs de comédie familiale animalière, grasse, outrancière et indigente... Rex, Chien Pompier n’est pas réellement indigent, encore moins outrancier et n’est pas du tout une comédie pure jus. Pire, Rex, Chien Pompier est surtout chiant.
Le gros problème du film c’est, comme le laisse deviner le résumé, de courir un peu tous les lièvres à la fois, s’il y a bien un fond de comédie canine qui tâche, on a aussi du drame familial un tantinet gnan-gnan, du Backdraft (y compris le pote pyromane qu’on grille dès son entrée en scène) et de la chronique de bourgade tranquille. Un mélange des genre qui, faute de structure, donne surtout l’impression que même au moment de tourner, personne ne semblait savoir où aller... conséquence de quoi personne, que ce soit devant ou derrière la caméra, ne semble non plus spécialement motivé.
On oublie totalement des sous-intrigues jusqu’à ce que les personnages qui les animent réapparaissent, on oublie parfois qu’on est dans un film familial avec un chien jusqu’à ce que le scénariste décide, passages obligés du genre, de lui faire saccager une pièce ou faire faire caca, non pas dans une chaussure, mais dans une marmite. Tout tombe comme un cheveu sur la soupe, accentuant autant le manque de dynamisme de l’ensemble que les airs de créature de Frankenstein qu’il affiche... le charisme et la dignité en moins.
Les parties chien réussissent quand-même à faire passer la pilule... un peu : gag caca déjà évoqué, moumoute ondulée de Rex version star, détournements bien lourdingues de titres de films célèbres mais avec des calembours utilisant le champ lexical du chien, passages en CGI tout moches impliquant tantôt un coussin de sauvetage tantôt un skateboard et bien sûr un chouia de déguisement (Rex porte des lunettes de soleil comme un vrai rebelle sur fond de Bad to the bone ouep)... Mais ça reste très insuffisant.
Je veux jouer au bingo des clichés avec ce film
Le lien pour jouer, c'est là : https://www.incredulosvultus.top/rex-chien-pompier
Ou sinon, je regarde juste les 36 ingrédients du bingo de ce film parce que c'est trop cool
Personnage > Agissement
Coolitude > Est frappé·e par une révélation subite – Montre un truc du doigt – Se regarde dans un miroir > Mutation, dégénération ou détérioration
Personnage > Caractéristique
Blues > N’arrive pas à se remettre d’une rupture – Blues > Sa femme, sa fille sa mère ou sa sœur est morte – Tension > Hanté·e par des souvenirs traumatisants – Traître·sse (coup de théâtre)
Personnage > Citation
Psalmodie > « Réponds-réponds-réponds » tandis que le téléphone sonne dans le vide
Réalisation
Fin > Tout est bien qui finit bien – Fin > Véhicule ou personnages qui s’éloignent – Grammaire > Emploi répété d’accélérés / Alternance d’accélérés et de ralentis – Grammaire > Passage musical – Grammaire > Ralentis injustifiés et insupportables – Média > Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite – Ouverture ou fin > Voix off d’introduction ou de conclusion – Rêves ou souvenirs introduits par un effet de distorsion ou encadrés par des contours flous – Se fait klaxonner en traversant la rue de manière subite – Technique > Pluie artificielle artificielle – Technique > Prises de vues multiples pour une même scène – Woosh > Mise en scène
Réalisation > Audio
Effet > Lasers qui font « piou-piou », touches d’ordinateurs qui font « pi-pou-pou » etc. – Effet > Son de disque rayé (distorsion) – Musique > Classique – Référence grossière à la culture populaire > Pastiche du thème musical de James Bond
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Chien qui saccage un intérieur (gag) – Pipi, caca, prout – Ronflements
Scénario > Contexte spatio-temporel
Cérémonie d’enterrement / de funérailles (-> corriger les films : cimetière) – Cérémonie de remise de médaille ou de prix
Scénario > Élément
Renseignements glanés en deux clics sur internet
Scénario > Ficelle scénaristique
Cauchemar > Se réveille en hurlant/en sueur/en sursaut – La chatte à Mireille
Scénario > Situation
Agissement > Conversation privée entendue à l’insu des personnes qui parlent – Situation > Moment « Woo-hoo ! » – Tension > Suspendu·e dans le vide
Thème > N’importe quoi
Agissement > Enlève (et jette) ses chaussures à talons pour courir plus vite
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais