Rheingold est le 14è et dernier long métrage du réalisateur turco-allemand Fatih Akin. Le scénario est librement inspiré de la biographie du rappeur allemand d'origine irano-kurde Xatar.

Par une narration non linéaire avec des retours en arrière fréquents, il nous montre le jour où son père, grand chef d'orchestre iranien est contraint d'arrêter suite à la prise de pouvoir de l’ayatollah Khomeini. On le retrouve ainsi enfant en prison avec son père et sa mère dont on voit également l'accouchement dans une grotte avec des chauves souris à la Batman alors qu'elle est habillée en combattante kurde et que les siens sont bombardés. Ils finissent par pouvoir s'enfuir pour la France, puis de là partent en Allemagne à Bonn. On suit alors le parcours de Giwar, jeune émigré kurde en Allemagne. Il commence par enregistrer des films pornos sur cassettes VHS et les vendre à ses petits camarades. Pour cela, il est renvoyé de l'école (ils sont sévères en Allemagne). Après cela, il va de plus en plus sombrer dans la délinquance : il se met à dealer. Mais il a un rêve : devenir producteur de musique. Seulement il a besoin d'argent pour se lancer. Il va voir un parrain de la mafia kurde qui lui file des bouteilles de coke liquide à refourguer. Seulement il perd la marchandise et doit rembourser. Pour cela il attaque un convoi de trafiquants d'or provenant de couronnes dentaires prélevées sur des cadavres dans une morgue. Mais lui et sa bande se font prendre. Ils tentent de s'échapper jusqu'en Syrie où ils se retrouveront en prison. Comble de l'ironie, il s'y fera arracher sa couronne en or par un taulier moustachu sympathique. Il finit par être extradé en Allemagne où il termine de purger sa peine. C'est en prison qu'il enregistre son premier album qui deviendra un grand succès en Allemagne. Il lui assure fortune et célébrité. On le retrouve à sa sortie de prison marié son amour de jeunesse et ayant une fille qui va à l'école. Regardez la tête du vrai rappeur après avoir visionné le film, vous verrez qu'il a l'air nettement moins sympathique que l'acteur qui le joue !

Rheingold est un film efficace et percutant qui va à l'essentiel. Souvent, comme dans les films d'Akin, il nous montre le destin d'émigrés issue de minorités ethniques persécutés comme les kurdes ici, les arméniens dans The Cut ou turcs confrontés au racisme dans In the Fade. Un film sympathique et rafraichissant à regarder, mais c'est loin d'être le meilleur de l'auteur. On lui préfèrera Head-on ou le documentaire Crossing the bridge.

Hunkarbegendi
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le 10 mai 2024

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