Rappeur sans frontières
Après la radicalité de In the Fade et surtout de Golden Glove, Fatih Akin revient à un cinéma moins sujet à controverse, quoique, avec Rheingold, adapté de l'autobiographie de Giwar Hajabi, alias...
le 4 avr. 2023
12 j'aime
2
Rheingold est le 14è et dernier long métrage du réalisateur turco-allemand Fatih Akin. Le scénario est librement inspiré de la biographie du rappeur allemand d'origine irano-kurde Xatar.
Par une narration non linéaire avec des retours en arrière fréquents, il nous montre le jour où son père, grand chef d'orchestre iranien est contraint d'arrêter suite à la prise de pouvoir de l’ayatollah Khomeini. On le retrouve ainsi enfant en prison avec son père et sa mère dont on voit également l'accouchement dans une grotte avec des chauves souris à la Batman alors qu'elle est habillée en combattante kurde et que les siens sont bombardés. Ils finissent par pouvoir s'enfuir pour la France, puis de là partent en Allemagne à Bonn. On suit alors le parcours de Giwar, jeune émigré kurde en Allemagne. Il commence par enregistrer des films pornos sur cassettes VHS et les vendre à ses petits camarades. Pour cela, il est renvoyé de l'école (ils sont sévères en Allemagne). Après cela, il va de plus en plus sombrer dans la délinquance : il se met à dealer. Mais il a un rêve : devenir producteur de musique. Seulement il a besoin d'argent pour se lancer. Il va voir un parrain de la mafia kurde qui lui file des bouteilles de coke liquide à refourguer. Seulement il perd la marchandise et doit rembourser. Pour cela il attaque un convoi de trafiquants d'or provenant de couronnes dentaires prélevées sur des cadavres dans une morgue. Mais lui et sa bande se font prendre. Ils tentent de s'échapper jusqu'en Syrie où ils se retrouveront en prison. Comble de l'ironie, il s'y fera arracher sa couronne en or par un taulier moustachu sympathique. Il finit par être extradé en Allemagne où il termine de purger sa peine. C'est en prison qu'il enregistre son premier album qui deviendra un grand succès en Allemagne. Il lui assure fortune et célébrité. On le retrouve à sa sortie de prison marié son amour de jeunesse et ayant une fille qui va à l'école. Regardez la tête du vrai rappeur après avoir visionné le film, vous verrez qu'il a l'air nettement moins sympathique que l'acteur qui le joue !
Rheingold est un film efficace et percutant qui va à l'essentiel. Souvent, comme dans les films d'Akin, il nous montre le destin d'émigrés issue de minorités ethniques persécutés comme les kurdes ici, les arméniens dans The Cut ou turcs confrontés au racisme dans In the Fade. Un film sympathique et rafraichissant à regarder, mais c'est loin d'être le meilleur de l'auteur. On lui préfèrera Head-on ou le documentaire Crossing the bridge.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films turcs, Les meilleurs films de Fatih Akin et Films vus en 2024
Créée
le 10 mai 2024
Critique lue 44 fois
D'autres avis sur Rheingold
Après la radicalité de In the Fade et surtout de Golden Glove, Fatih Akin revient à un cinéma moins sujet à controverse, quoique, avec Rheingold, adapté de l'autobiographie de Giwar Hajabi, alias...
le 4 avr. 2023
12 j'aime
2
Habitué des festivals, notamment pour "Head on", "De l'autre côté", "Soul Kitchen" ou "In the Fade", le réalisateur allemand Fatih Akin adapte la vie de Giwar Hajabi dans "Rheingold". Le film décrit...
le 20 juil. 2023
2 j'aime
C'est le propre des biopics, les partis pris font partie des enjeux les plus importants dans le traitement d'une vie racontée. Ici Fatih Akin choisit le traitement rythmé et vitaminé passant sur des...
Par
le 28 févr. 2024
1 j'aime
Du même critique
Ce film est d'un ennui ... mortel; À défaut de vraiment mourir vous risquez à coup sûr l'endormissement. Idéal pour tous ceux qui souffrent d'insomnie. Ou si vous voulez torturer quelqu'un. Un...
le 13 févr. 2019
6 j'aime
1
Une excellente adaptation du livre de Tolstoi, sans doute la meilleure à ma connaissance. À l'écriture on retrouve Andrew Davies, connu pour ses adaptations de romans classiques tels que Pride and...
le 18 févr. 2016
6 j'aime
Documentaire post-autopromotionnel assez superficiel et donc décevant sur la série Game of Thrones. Certes, on y suivra le point de vue assez intéressant d'un figurant, tout en restant toujours...
le 28 mai 2019
5 j'aime