Alors... Je sais, ce film n'est pas forcément réputé pour être une production exclusivement Fantasy mais, en plus du fait d'avoir l'introduction d'éléments magiques/fantastiques (ce qui fait que je rentre quand même dans mes catégories "divertissement" de prédilection, et je n'ai pas à me justifier, arrêtez de me juger !), il joue énormément avec quelques "clichés" du genre Fantasy quand ce dernier tourne autour d'un jeune enfant à qui on a dépose dans ses mains un livre. Richard au pays des livres magiques donc - dont le titre original The Pagemaster à l'air tellement plus classe mais bon... - est un film de 1994 réalisé par Pixote Hunt (à qui l'on doit pas grand chose...) et Joe Johnston (à qui l'on doit un peu plus de chose et dont les rumeurs courrait qu'il devait se charger de la réalisation du quatrième film Le Monde de Narnia, à savoir Le Fauteuil d'argent - ce qui a l'air, actuellement, d'être un projet enterré vivant). D'une durée bien plus faible que pour les "narnar" bas budget, ce film a tout de même le mérite d'être divertissant dans le sens sérieux du terme même si bon enfant serait un terme un peu mieux approprié.
Richard Tyler est un enfant, tout ce qui a de plus normal mais qui rencontre quelques difficultés, aussi avec ses parents qu'avec ses camarades de jeu. Sans compter quelques problèmes de peur, manque de confiance en soi... Arrivé dans le plus grand des hasards dans une vieille bibliothèque, il est happé dans un monde merveilleux, à la quête de lui-même.
Pas plus de spoil, comme à mon habitude !
Car oui, cela devient évident (du moins, dès le moment où l'on passe son existence - comme moi - à s'abreuver de Fantasy, ou autres histoires merveilleuses), mais depuis notamment le roman L'Histoire sans fin de Michael Ende, dès l'instant où l'on dépose dans les mains d'un enfant un livre aux pouvoirs magiques, il va forcément en résulter un voyage dans une autre dimension, un autre monde où le jeune héros devra affronter des peurs semblables à celles qu'il côtoie dans le monde réel. Je ne jette pas la pierre aux scénaristes, ou même au film, je suis moi-même plutôt friand de ce genre de divertissement, néanmoins cela apparaît comme peu original dès l'instant où l'on comprend les enjeux, généralement tous identiques dans ce genre de production. Cependant, il est intéressant de constater que le héros voyage à travers plusieurs genres littéraires afin de vaincre ses peurs et d'aller à la découverte de lui-même. Concrètement, ce sont trois genres qui sont mis à l'honneur : l'aventure, l'horreur et la Fantasy (clin d’œil !) et chacun, même si l'on croise des éléments qui se croisent, aide Richard à sa manière dans sa découverte de lui-même. La durée extrêmement courte du film (à peine 1h15...) ne laisse que peu de choses à dire : grosso-modo, le film est plutôt bien découpé, les transitions sont intéressantes, l'ambiance bon enfant et, pour être plus général, destinée au ce type de public (ce qui inclut un humour léger mais pas déplaisant, des situations cocasses et des jeux de mots plaisants). Ce qui donne une production certes divertissante mais qui, avec le regard mais surtout les désirs/la volonté d'un adulte, peut se révéler quelque peu insuffisant. Et c'est dommage car le film se permet de mettre en place des éléments rarement vu dans ce type de création (dans la mode "Je suis un gosse et je voyage dans un bouquin"). Alors certes, je ne m'attendais pas à une régurgitation philosophique soulignant le fait que l'évasion par la lecture est des plus intéressante pour la jeunesse et permet, il va de soi, la construction de soi, justement mais j'aurais voulu en avoir un peu plus qu'une simple petite morale dans la dernière ligne droite du film (qui demeure tout de même satisfaisante, respectant les codes du genre à merveille !). Donc, pour l'histoire, on regrettera un divertissement de piètre durée malgré des éléments proposés à l'écran vraiment intéressants.
Pour les personnages, mais surtout pour le casting, nous sommes servis ! En effet, notre Richard Tyler est tout simplement interprété par Macaulay Culkin, en plein succès avec les Mamans, j'ai raté l'avion, et doublé par notre Donald Reignoux national ! Le problème, c'est que je n'ai pas du tout reconnu notre doubleur français durant le film et je suppose avoir regardé la version québécoise pour le simple fait que par moment, le héros avait un très fort accent québécois. Mais ça me l'a fait uniquement pour ce personnage alors... Je demeure perplexe quant à la version que j'ai regardée. Quoi qu'il en soit : Macaulay Culkin dans le rôle de l'enfant qui ouvre un livre pour vivre des histoires fantastiques, ça m'a totalement séduit ! A ses côtés, dans le rôle (essentiel pour ce genre de création, encore une fois) du bibliothécaire, nous avons Christopher Llyod, également un excellent choix ! Et pour prêter les voix des livres "Aventure", "Fantasy" et "Horreur", respectivement : Patrick Stewart, Whoopi Goldberg et Franck Welker. En bref, un vrai casting en or, pour une production pas exceptionnelle sans pour autant être ratée, il va sans dire. Et le fait que je ne parle pas tellement du jeu d'acteur s'explique par le point suivant...
... au niveau des effets spéciaux, le film se découpe en deux parties : une partie de prises en vues réelles et une autre, bien plus conséquente, en animation ; qui sépare le monde réel et le monde imaginaire - le lieu de l'impossible avec le lieu de tous les possibles. Si l'on voulait être vraiment méchant, même pour un film de 1994, on pourrait dire que le moment de transition, où l'animation fait irruption dans le monde réel, est un peu bof bof. Autrement, l'animation est fluide, on reconnaît assez bien les références littéraires (Moby Dick, L'Île au trésor, L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde...) sachant que l'on rencontre beaucoup de livres rangés dans diverses étagères durant les aventures de Richard, de quoi offrir un deuxième visionnage de découvrir tous les titres disséminés à travers le film, ou pour mettre un titre sur les séquences mises en scène à l'écran. Et dans l'ensemble, le côté effets spéciaux, s'il n'est pas énormément mis à contribution dans les scènes de prises en vues réelles, reste sympathique (je parle bien évidemment de l'animation) : pas repoussant mais loin d'être transcendant.
Pour les musiques, je dois avouer que malgré la présence à la composition de James Horner (qui a travaillé entre autre sur Willow), la bande son de ce film m'est restée complétement indifférente, que ce soit pour les musiques a proprement parler ou pour les quelques chansons.
Richard au pays des livres magiques demeure un divertissement pour enfants, ce qui implique des codes destinés à ce type de public. Les messages sont enfantins bien que chargés de vérité quant à l'importance de la lecture, de l'imagination et de l'évasion, l'histoire est sympathique, les personnages en un sens attachants pour la plupart mais ce qui va véritablement ruiner le déroulé du film selon moi, c'est la durée ridicule du film. Très franchement, c'est presque un miracle que les réalisateurs et scénaristes aient fait en sorte que le film garde une logique dans sa narration mais dans tous les cas, c'est court, beaucoup trop court pour espérer un approfondissement dans une des lectures que proposent le film. Néanmoins, le visionnage en vaut quand même bien le coup, ne serait-ce que pour ressentir ce sentiment de nostalgie véhiculée par ces vieux films qui ont bercé notre enfance.
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !