Troisième réalisation de Laurence Olivier après Henry V et Hamlet, Richard III achève le cycle shakespearien de l’acteur-auteur. Se donnant le rôle de celui dont Shakespeare a fait un monstre, Olivier donne toute sa mesure, non exempte en certains passages d’un peu de cabotinage. Al Pacino dans son Looking for Richard exprime beaucoup mieux toutes les facettes de ce roi comploteur à qui la légende prête mille crimes tous plus abominables les uns que les autres. La mise en scène de sir Laurence est représentative d’un expressionnisme un peu kitch dans sa recherche extrême de couleurs et également d’une certaine naïveté. L’ensemble est parfois trop verbeux, recourant au texte tel quel sans beaucoup de recherche. On a là toutefois un film classique entre les classiques, fidèle à l’esprit de la pièce du grand William, et c’est déjà un grand mérite.