Adam McKay est certainement aujourd’hui l’auteur de comédies américaines le plus talentueux de sa génération, tant ses œuvres réunissent un savoir-faire impeccable – chaque long métrage est comme le moteur d’un bolide lancé à toute allure, unique et virtuose – au service d’une grâce grossière voire vulgaire, une grâce qui émane de l’alchimie des relations entre les personnages et les acteurs qui les interprètent, qu’il dirige à la perfection.


Talladega Nights : The Ballad of Ricky Bobby en constitue une preuve supplémentaire, investit le milieu de la course automobile avec un talent fou et une drôlerie menée tambour battant pendant un peu plus de deux heures, sans jamais oublier de faire du cinéma. Car il faut bien reconnaître que McKay sait filmer les bolides lancés à vive allure et se percutant les uns les autres, alliant élégance du geste et efficacité du rythme – le montage est excellent. De même la nature comique de l’ensemble ne tombe jamais dans la défilade de sketchs sans incidence ni ordre ; au contraire, chaque gag est pensé en situation et résonne avec un ou plusieurs autres, destiné à être repris, répété, déformé, amplifié. Le réalisateur construit une machine comique qui s’emballe jusqu’à l’excès, sans jamais perdre son contrôle. Dit autrement, les acteurs ont un terrain de jeu immense, mais seul un travail véritable, seule une direction précise, permet de convertir leur talent en spectacle hilarant.


Portée par des acteurs immenses, dont un trio de tête mémorable (Will Ferrell, John C. Reilly et Sacha Baron Coen en Français homosexuel), voici une œuvre alerte et menée de main de maître devant laquelle on se tord de rire comme Bobby met le feu au circuit puis se roule par terre, « On Fire ».

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le 13 juil. 2020

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