La partie la plus intéressante de Ricochet réside dans la violence psychologique infligée à son protagoniste principal qui voit son univers perdre les étoiles durement acquises l'une après l'autre. Pourtant le réalisateur semble passionné par les retournements plus rocambolesques et invraisemblables que les conséquences qu'ils apportent : une bataille armée en prison rappelant - sans finesse - Highlander, des entrées et sorties de scène ridicules (cf. le grand méchant déguisé qui fait la manche), un final tout aussi déconcertant puisqu'il ne résout rien mais clôture la cavale médiatique de Styles là où il aurait dû l’appesantir davantage encore. Ici le grotesque côtoie le très bon, comme cette scène hallucinée dans la piscine déserte, prenante et terrifiante. En somme, Ricochet veut brasser trop des thèmes, toucher trop de registres pour finalement n'en atteindre réellement aucun - la place des Noirs dans la police, la violence des cités, la chute médiatique liée aux scandales à répétition, l'affrontement manichéen etc. - ce qui constitue une assez grande frustration. Restent des acteurs convaincants et quelques scènes dignes d'intérêt.