On me dit que je regarde souvent des nanars (ou navets, c’est selon), des films d’horreur, ou des bobines bizarres à ma pause méridienne au boulot. Ce n’est qu’en partie vrai, je regarde aussi des films plus… normaux dirons-nous. Si si, je vous jure ! Aujourd’hui par exemple, je me suis lancé dans un thriller canadien de 2015. Pas de SFX cheaps, pas de plans boobs gratuits, pas de décors en carton-pâte, … Non non, un thriller tout simple, River, sorti chez nous sous le titre Rider (Pourquoi ? Parce que !). Un film qui ne brille pas par son originalité mais qui sait se montrer efficace tout en ayant le mérite de nous faire découvrir un pays qu’on n’a pas l’habitude de voir dans les films : le Laos.
Rider est le premier long métrage de Jamie M. Dagg, qui a depuis signé Sweet Virginia (2017) et quelques épisodes de la série Punisher. Le film nous présente son personnage principal, un médecin expatrié au Laos qui, suite à une bonne action qui va engendrer un quiproquo et se retourner contre lui, va se voir obligé de tenter de fuir le pays car pourchassé par la Police. Accusé de certains crimes qu’il n’a pas commis, le voilà à arpenter bidonvilles, marchés locaux, rues étroites, routes même pas goudronnées, et autres coins pittoresques et/ou hostiles du Laos, manquant de preuves pour prouver son innocence. Des environnements anxiogènes où règnent la misère, une police semblant sortir d’un autre temps et des paysages somptueux et sauvages bien mis en valeur par une mise en scène soignée. Nous assistons à la traque d’un honnête homme, dont le destin vient de basculer, fuyant pour sauver sa vie, sachant que sans témoin pour prouver son innocence, ses chances de ne pas terminer en prison, voire pire, sont minces.
Les scènes de suspense sans équivoque alternent avec les scènes plus calmes. On ressent coup sur coup la détresse, la peur, la sidération, la fatigue, la paranoïa, la nervosité, chez ce jeune médecin interprété de main de maitre par Rossif Sutherland, le demi-frère de Kiefer Sutherland (24h Chrono), vu notamment la série Reign : Le Destin d’une Reine (2013-2015).
La bonne mise en scène de Jamie M. Dagg ne trahit jamais le petit budget de 1M$US de son film. Outre la mise en valeur des décors soignée et une belle photographie, le réalisateur choisit de placer sa caméra tantôt au plus près de son personnage principal, presque de manière documentaire, tantôt bien plus éloignée, comme pour nous permettre de souffler. Il prend le parti de donner beaucoup de mouvement à sa caméra, comme pour nous mettre au plus près de l’action, mais c’est à double tranchant. D’un côté, cela donne un aspect plus réel à ce qu’il se passe. D’un autre, cela à tendance à rapidement fatiguer les yeux, voire à avoir un côté artificiel dans la manière de vouloir donner du rythme.
On regrettera également bon nombre de maladresses, comme toutes ces situations qui semblent arriver comme un cheveu sur la soupe, et uniquement là pour alimenter le suspense du film. Il y aurait également à redire sur le twist final, dont on sort dubitatif, certes intéressant en soi mais néanmoins improbable si on prend en compte tout ce que vient de vivre le personnage. Néanmoins, le film se montre assez malin pour ne pas ennuyer, à défaut de retenir réellement l’attention.
Rider / River est un thriller exotique qui compense son manque d’originalité et de finesse par une certaine efficacité et une envie de bien faire. Le résultat est agréable bien que loin d’être indispensable.
Critique originale : ICI