Le calembourt est la fiente de l'esprit qui vole.
Avant de s'engouffrer dans une comédie française bas de gamme entrecoupée de productions plus modestes que personne ne va voir, Patrice Leconte parvenait de temps en temps à livrer de véritables pépites, comme ce "Ridicule".
Suivant les premiers pas d'un modeste comte à la cour de Versailles, puis sa chute inévitable, "Ridicule" est aussi bien écrit qu'il est formellement abouti, bénéficiant d'une reconstitution de toute beauté et d'un casting formidable, mention particulière à Jean Rochefort et à un Bernard Giraudeau en parfait contre-emploi.
Le film de Patrice Leconte est avant tout une sorte de miroir de notre époque, où l'on est près à tout et surtout à écraser son prochain afin de se faire une place dans les plus hautes sphères, les coups bas ayant la sonorité des traits d'esprit, sport national à la cour du Roi.
Ce qui donne lieux ici à des joutes verbales exquises et jouissives, compensant sans mal une histoire d'amour assez terne entre Charles Berling, impeccable, et une Judith Godrèche dont le sigulier manque de talent éclatait déjà.