Je n'étais pas un grand fan de Bienvenue chez les Ch'tis que je trouvais mièvre et paresseux et qui ne décollait jamais vraiment. Le deuxième film de Dany Boon n'était certes pas une bouse à la Oteniente, mais sa banalité était telle que j'ai encore du mal à comprendre le succès phénoménal qu'il a remporté.
Bonne nouvelle, son prochain film, Rien à déclarer, est une comédie d'un tout autre niveau !
Ça démarre pourtant assez mal avec des numéros répétitifs d'un Poelevoorde en roue libre dans le rôle d'un douanier belge xénophobe, totalement hystérique et violemment anti-français.
Le premier quart d'heure laisse craindre le pire et n'est jamais drôle... Et puis, lorsque se met en place une sorte de buddy movie "forcé" à la française, l'alchimie entre les deux acteurs rappelle un autre fameux tandem, celui de Bourvil et De Funes chez Oury. Il faut bien dire que le Boon s'avère ici vraiment formidable et qu'il compense le surjeu de son compère par une sobriété vraiment bienvenue.
Et, même si ce type de cinéma n'est vraiment pas ma came, à priori, je serais bien mal venu de jouer les pisse-froid car j'y ai franchement ri à gorge déployée...
Toutes les scènes de Bruno Lochet, notamment sont absolument tordante et La Karin Viard s'avère vraiment savoureuse dans ce rôle décapant.
La mièvrerie des Ch'tis a ici laissé plus de place à une certaine acidité et le film a l'intelligence de ne jamais s'en départir, y compris lors d'un final surprenant tant on attendait la sempiternelle rédemption du con... Ici, le connard fini joué par Poellevoorde, restera au final un fieffé trou du cul, ce qui est plutôt réjouissant.
La mise en scène, plus soignée que pour les Ch'tis ne touche pas au génie mais le film parait nettement moins bâclé, l'image est assez belle, et les décors du "no man's land" semblant figés dans les 60's sont drôlement jolis. Leur belgitude est d'ailleurs assez frappante pour une frontalier comme moi.
Même la musique est savoureuse...
Voila donc un très aimable spectacle familial, qui ne confond jamais populaire avec populisme, ce qui, au vu de l'immense médiocrité globale de la comédie française, est plutôt rare et réjouissant. Je lui souhaite la moitié du succès des Ch'tis, il le mérite bien davantage, c'est sur !!!
Comme quoi, quand on attend vraiment rien d'un film, on a parfois de bonnes surprises...