Riot
4.6
Riot

Film DTV (direct-to-video) de John Lyde (2015)

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Un film correct mais au potentiel mal exploité

Les films de prison sont légions et le filon scénaristique le plus connu reste l'enfermement volontaire ou pas d'un flic/héros/pompier/militaire au sens du devoir diamétralement opposé à celui de ses co-détenus. Deux acteurs se sont fait une spécialité de l'univers pénitentiaire. Le premier est Sylvester Stallone dans le très bon et méconnu Haute Sécurité (1989), dans le bien moins intéressant Tango et Cash (1989) avec Kurt Russell, et le très récent Évasion (2013) avec Schwarzenegger. Enfermé, il le fut à maintes reprises, subissant les brimades de ses geôliers. A moitié noyé à la lance à eau dans Rambo (1982), électrocuté et battu dans Rambo II (1985), congelé dans Demolition Man (1993), Humilié publiquement dans Judge Dredd (1995) pour ne citer qu'eux.


Autre star grande amie des barreaux de prison: Jean Claude Van Damme, dont l'un des films majeurs Coups pour Coups (1990) le plonge dans un pénitencier des plus glauques. On l'y retrouvera dans In Hell en 2003.


Cet opus avec un Dolph Lundgren en co-star de Matthew Reese n'apporte rien de neuf. Un flic de haut vol voit sa femme assassinée par la trahison de son coéquipier. Son malheur aura été de vouloir dénoncer une corruption à grande échelle dont la tête se trouve dans une prison que l'on devine supermax à cela près qu'elle est en plein centre ville (ce que l'on découvre ébahi à la toute fin). Le film n'est pas à une incohérence près. Durant le premier tiers on jugerait être en Russie, en fait nous serions aux Etats-unis ce que devait sans doute nous faire comprendre le soin hygiénique si particulier des femmes enfermées. Oui dans une super-max on donne dans la mixité, qui plus est les détenues s'épilent parfaitement les sourcils et portent du rouge à lèvre. On notera le visage délicieusement slave de nombreux acteurs du film, que l'on mettra sur le compte de l'antagoniste numéro un du film: la mafia russe. A trop voir de russes, à trop parler de russes, on s'y perd pourtant le film a bien été tourné à Salt Lake City dans l'Utah. Le film est par ailleurs assez trompeur. Plusieurs affiches montre un Dolph Lundgren tenant un pistolet fumant, ou encore on perçoit de dos Matthew Reese avec une fusil automatique. Toutes ces jaquettes sont fausses et c'est l'affiche US qui reprend le mieux le thème du film: tenue de taulards orange, et bonnet de marin pour l'ami Dolph (sans jeu de mot). Une mention toute particulière pour le héros sensé lors de la mort de sa femme avoir été criblé de balle puis achevé d'une balle dans la tête. Il n'en garde aucune cicatrice. Jocelyn Wildenstein et Jackie Stallone chercherait à rencontrer son chirurgien plastique !


Le film en lui même est un pur film d'action et d'arts martiaux. Sur ce point, le long métrage regorge de combats bien que ceux ci soient très inégaux. Matthew Reese a du chien mais ses fights sont très (trop!) préparés, il perd en vitesse et semble réciter des gammes. Lundgren comme d'habitude ne fait pas étalage de ses atouts. C'est à désespérer. On le sait bon combattant, sans doute son karaté est il académique, mais sa morphologie le privant d'explosivité, on le filme en contre-plongée pour accentuer sa puissance. Les plans étant trop rapprochés on ne saisit rien, on ne comprend rien et depuis sa joute avec Jet Li dans The Expendables premier du nom, on ne l'a plus vu à son avantage sauf, et c'est bien le seul, dans les très bonnes scènes contre Tony Jaa dans Skin Trade (2015). Alors à quoi servent ses Katas sur la plage et dans central park ! Sa filmographie est d'une frustration rare. Certes sa taille et son poid, 1m96 pour 108kg à l'époque de Rocky, sans doute près de 100 actuellement, ne le servent pas. Alors qu'on utilise son humour, le type, connu pour son auto-dérision et son intelligence devrait en faire la démonstration, malheureusement tout cela est très premier degré. Je n'aborderai pas le jeu de Chuck Lidell, ex champion de MMA, bovin et portant une coiffure iroquoise d'un ridicule abouti. Le climax face à Matthew Reese est un pétard foireux, Lidell semble engoncé dans un jean moulant faisant ressortir son début d'embonpoint. Gênant. Par contre, je souligne la belle performance de l'actrice Danielle Chuchran qui dans un combat à 1 vs 3 dans une cuisine nous offre sans doute le meilleur passage du film, martialement parlant, avec des partenaires d'une férocité couteaux en main qui leur fait honneur.


Un bon petit film, pas spécialement mal filmé, à l'aspect cheap plus par le jeu et la mise en scène que par l'image et les moyens. Pas désagréable, beaucoup plus regardable que les dernières horreurs de Lundgren qui semble t-il cravache pour payer son divorce (là est sans doute le noeud du problème). Film qui, dans les mains d'un autre réalisateur (Dommage que le suédois ne passe plus derrière la caméra depuis le plutôt bon Icarus en 2010), aurait donné quelque chose de plus nerveux, plus sombre, moins facile. On cherche toujours le successeur du très bon The Mechanik (2005) dans la filmographie du géant scandinave.


5/10 pour Danielle Chuchran

A3T1U5
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le 11 déc. 2015

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