Un vendredi soir où l'on s'interroge en coulisses sur le sens de la vie

Qu'est-ce que j'attendais ce film, tout en ayant quelques craintes ! Et bien je n'ai pas été déçu du tout, même si des gens quelques rangs derrière moi se sont engueulés en pleine séance. Faudrait vraiment fixer des règles pour les concerts filmés au cinéma, je sais pas, mettre le son bien plus fort pour que tout le monde puisse se mettre pleinement en mode concert sans déranger les autres. Parce que là l'ambiance était un peu bizarre pour être honnête.

Bref je divague alors reprenons depuis le début : j'ai connu Ghost en 2014 parce que mon prof de physique métalleux avait un T-shirt, je suis tombé dans la marmite avec Meliora et depuis j'adore de façon assez démesurée chaque nouveau disque. Comme les concerts filmés c'est à la mode et que Taylor Swift ou encore Beyoncé ont prouvé qu'il pouvait y avoir un véritable engouement autour d'une diffusion au cinéma, Ghost l'a fait aussi.

Il faut savoir deux choses qui donnent pas mal d'intérêt à Rite Here Rite Now. Déjà, il existe très peu de captations professionnelles de concerts du groupe. Si on cherche sur le net ça tient sur les doigts d'une main et il s'agit de concerts donnés en festivals en pleine de période Meliora. Ensuite, le groupe a développé une trame narrative autour du chanteur notamment avec un délire de passassions de pouvoir, de trahisons et divers rebondissements qui font du groupe une petite saga à suivre, notamment à travers des petites vidéos postées sur YouTube depuis 6 ans.

On retrouve donc ces deux éléments en un seul long-métrage avec Alex Ross Perry à la barre. Ce qui m'a beaucoup plu déjà c'est que le film est riche en références à des trucs hyper connus (Alice au Pays des Merveilles, Psychose, Star Wars et même 2001 L'odyssée de l'espace pour en citer quelques uns) sans que ça ne vienne parasiter l'ensemble. Il y a un passage animé et la partie narrative qui se déroule essentiellement en coulisses ne vient pas casser le concert. Ça intervient entre deux chansons ou lors de passages qui ne sont pas les plus intéressants donc on a pas l'impression de louper ce qui se passe sur scène à chaque fois.

C'est pas mal filmé non plus sachant que le groupe n'a vraisemblablement pas le budget d'une Taylor Swift, c'est pas cheap pour autant et ça joue beaucoup aussi sur les réactions du public. En effet Ghost avec l'image de l'église satanique, ça donne lieu à un délire proche du culte (pas du tout sérieux cependant). En termes d'imagerie c'est plutôt sympa de voir des gens déguisés en bonne sœur dans le public ou maquillés pour avoir un look un peu fantomatique. Ça colle parfaitement à la scénographie et à l'ambiance des morceau.

Si la star du show est évidemment Tobias Forge en leader avec son humour un peu limite entre les morceaux, les musiciens brillent également par leur virtuosité. Il y a des chœurs de partout, les parties de guitare et de clavier sont dingues et les petites idées de réarrangements pour le Live sont toujours bien senties.

Pour moi c'est un concert filmé digne du groupe : il fallait que ce soit un peu plus que ça parce qu'ils ont tout un univers proche de la série B qu'il faut continuer de développer à côté. D'ailleurs c'est plus brillant de ce côté-là pour ses thématiques que pour son écriture un peu nanardesque, même si je n'avais pas vu venir la façon dont cette intrigue allait se conclure.

La setlist est géniale et met en avant tous les albums en plus alors je pense que quelle que soit l'album du groupe qu'on préfère, il y a de quoi se faire plaisir. J'espère donc vivement que le film aura droit à une sortie après cette diffusion en salles car je vais adorer le revoir lorsque j'en aurai l'occasion.