Le Walsh des années 30 est loin d'être la période la plus marquante du cinéaste. Alors un film où Victor McLaglen et un acolyte nous font une énième version de What Price Glory a de quoi inquiéter quelque peu... A tort !
On est bien loin de l'exécrable Women of all nation pour se rapprocher plutôt de sa veine On the bowery avec une dimension sociale assez présente.
Le premier tiers est à ce titre excellent, alerte, dynamique avec de nombreux mouvements de grues qui captent avec nervosité l'effervescence du quotidien de ces ouvriers. Les scènes de foules sont très bien gérées et la photographie fait ressortir la chaleur et la sueur au fond du tunnel. On retrouve là plutôt un style Warner du début des années 30.
La suite du film n'est pas aussi marquante à cause des formules un peu trop classiques ou prévisibles dans la progression du récit et l'évolution du trio de personnages. Mais la narration file tellement vite qu'on a même pas le temps s'en rendre vraiment compte. A peine 1h10 au compteur et Walsh saute les vitesses paires pour tracer pied au plancher avec quelques séquences spectaculaires et intenses (le sauvetage d'Edmund Lowe ; la course contre la montre finale) sans négliger les moments de pauses pour rendre vivant son personnage féminin (encore qu'il s'agit vraisemblablement de reshoots d'Irvin Cummings). Il ménage aussi quelques intermèdes plus légers typiquement irlandais et enfin trouve le temps d'émouvoir comme lorsque McLagen essaye de cacher son infirmité.
Il s'agit du premier scénario écrit par Borden Chase pour le cinéma et son contenu a sans aucun doute plu au cinéaste qui s'est plus investi que d'habitude, peut-être également motivé par un retour derrière les caméra après une année d’inactivité.