Rivaux
Rivaux

Film de Raoul Walsh (1935)

Le Walsh des années 30 est loin d'être la période la plus marquante du cinéaste. Alors un film où Victor McLaglen et un acolyte nous font une énième version de What Price Glory a de quoi inquiéter quelque peu... A tort !


On est bien loin de l'exécrable Women of all nation pour se rapprocher plutôt de sa veine On the bowery avec une dimension sociale assez présente.
Le premier tiers est à ce titre excellent, alerte, dynamique avec de nombreux mouvements de grues qui captent avec nervosité l'effervescence du quotidien de ces ouvriers. Les scènes de foules sont très bien gérées et la photographie fait ressortir la chaleur et la sueur au fond du tunnel. On retrouve là plutôt un style Warner du début des années 30.


La suite du film n'est pas aussi marquante à cause des formules un peu trop classiques ou prévisibles dans la progression du récit et l'évolution du trio de personnages. Mais la narration file tellement vite qu'on a même pas le temps s'en rendre vraiment compte. A peine 1h10 au compteur et Walsh saute les vitesses paires pour tracer pied au plancher avec quelques séquences spectaculaires et intenses (le sauvetage d'Edmund Lowe ; la course contre la montre finale) sans négliger les moments de pauses pour rendre vivant son personnage féminin (encore qu'il s'agit vraisemblablement de reshoots d'Irvin Cummings). Il ménage aussi quelques intermèdes plus légers typiquement irlandais et enfin trouve le temps d'émouvoir comme lorsque McLagen essaye de cacher son infirmité.


Il s'agit du premier scénario écrit par Borden Chase pour le cinéma et son contenu a sans aucun doute plu au cinéaste qui s'est plus investi que d'habitude, peut-être également motivé par un retour derrière les caméra après une année d’inactivité.

anthonyplu
6
Écrit par

Créée

le 17 juil. 2017

Critique lue 82 fois

anthonyplu

Écrit par

Critique lue 82 fois

Du même critique

A Taxi Driver
anthonyplu
7

Maybe you can drive my car

L'ancien assistant de Kim ki-duk revient derrière la caméra après 6 ans d'absence. Il porte à l'écran une histoire vraie, elle-même plongée au cœur d'une page sombre de l'histoire sud-coréenne soit...

le 22 oct. 2017

16 j'aime

1

Absences répétées
anthonyplu
9

Absences remarquées

N'ayons pas peur des mots : voilà un chef d'oeuvre déchirant. C'est une sorte de cousin Au Feu follet de Louis Malle avec cette solitude existentielle et son personnage dans une fuite en avant vers...

le 8 oct. 2014

12 j'aime

2

Daisy Miller
anthonyplu
8

Miller's time

Devenu extrêmement rare, cette adaptation de Henry James est pourtant une merveille d'intelligence et d'écriture grâce à la structure du récit et à l"évolution de sa mise en scène au travers de ses...

le 17 avr. 2017

10 j'aime