Road Wars
Road Wars

Film DTV (direct-to-video) de Mark Atkins (2015)

Il était évident qu’avec la sortie du nouveau Mad Max de George Miller, The Asylum n’allait pas rester là les bras croisés sans rien faire. Quoi de plus normal donc de voir débouler directement en vidéo Road Wars, leur version du blockbuster à peu près à la même date de sortie, histoire d’essayer d’engranger un max de pognon avec un faible investissement de départ. Oui, parce qu’il manquerait plus qu’en voulant voler de l’argent au public, ils en perdent eux-mêmes. Mais où irait le monde !? Et quoi de mieux pour The Asylum de donner les commandes de ce mockbuster à un de leur fidèle petit soldat, le bien nommé Mark Atkins. Mais si, souvenez-vous, c’est lui qui a pondu les immondices Android Cop, Knight of the Dead ou Sand Shark dont je vous ai déjà parlé en ces lieux, mais également de bien d’autres productions répondants aux doux noms de P-51 Dragon Fighter, Alien Origin, Dragonquest ou encore Merlin and the War of Dragons. Ça fait peur hein ? Avouons que ça ne donne clairement pas très envie, quoi qu’il doive bien trainer deux ou trois masos cinématographiques comme moi dans le coin…


« Welcome to Hell » nous annonce fièrement la jaquette du film… On se pose la question de savoir s’ils parlent de l’enfer dans lequel évoluent les personnages ou de celui qu’on va vivre en regardant ce navet made in Asylum. Navet oui, parce que là où Ghost Shark, Age of Dinosaurs ou Mega Shark vs Mecha Shark s’avéraient être au final des nanars divertissants, Road Wars lorgne lui bien plus du côté du rayon Fruits et Légumes.
Le film commence : paysages désertiques, manque d’essence,… Bref, du grand classique pour du post-apo. Puis d’un coup, un cadavre qui n’en est pas réellement un, et le personnage de la scène qui se fait mordre, puis qui demande à être tué par son amie parce qu’il ne veut pas être infecté, et cette dernière s’exécute. Là, une question d’une inquiétante existentialité nous vient en tête : « Hein ? Des zombies ? ». Des infectés type 28 Jours Plus Tard (2002 – Danny Boyle) pour être précis. Eh bien oui quoi, les zombies sont à la mode, donc autant en mettre pardi ! Même si on se demande réellement quel est l’intérêt de la chose tant il n’est pas compliqué de se revendiquer film post-apo sans y ajouter des éléments venus d’un autre genre de film, surtout lorsqu’on les voit en tout et pour tout à peine trois minutes.


Malgré une réalisation plutôt propre visuellement parlant, Mark Atkins semble savoir à peu près ce qu’il fait caméra à la main, Road Wars sent à plein nez la petite production tourné dans l’urgence. Avec son esthétique proche de Mad Max 2 (vieux de 30 ans je le rappelle) ou des post-nuke italiens des années 80, on sent bien le côté très fauché du film, avec ses trois pauvres véhicules et son manque flagrant de figurants. Les paysages désertiques ont beau toujours faire leur petit effet, avec à la fois cette sensation d’immensité et d’étouffement, on n’arrive à aucun moment à s’intéresser à ce qu’il se passe à l’écran. Ils ont beau être trois survivants et demi, on retrouve tout de même le black, l’asiatique, la blondasse / bonasse aux lèvres knakis, le héros mystérieux au charisme de moule (c’est mieux chez The Asylum). Cliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiché ! Tellement cliché qu’on est capable de deviner dans quel ordre les personnages vont mourir.
Et les scènes d’action alors ? Et bien comme dans toute bonne production où le budget initial frise le ridicule, on en met que peu. Et donc Road Wars est bavard, mais bavaaaaaaaaaaaaaaaaard… Surtout lorsque c’est pour ne rien dire ! Et quand finalement elles arrivent, et qu’on se dit que, enfin on va pouvoir s’amuser un peu, et bien non… Les scènes d’action ne sont ni passionnantes, ni nerveuses, à tel point que les rares courses poursuites ressemblent à une balade un dimanche pluvieux d’un bus du troisième âge tant on ne ressent aucune sensation de vitesse ou un quelconque impact lors des chocs. Aucun véhicule détruit, pas même en images de synthèse, à tel point qu’on se demande si la consigne n’était pas de ne rien casser car, on ne sait jamais, on pourra les réutiliser dans un autre film…
Seule la fin relève un peu le niveau, non pas parce qu’un sursaut de génie est apparu dans l’œil semi-vif de Mark Atkins, mais plus par la tournure surprenante que prend le film et qu’on ne voit pas forcément venir. Voilà qui relève un peu le niveau d’une production qui était jusque-là d’un intérêt proche du néant.


Là où Griff Furst jouait la carte de l’humour avec son très fun Ghost Shark, Road Wars est bien trop sage et premier degré pour susciter un quelconque intérêt chez les amateurs de nanars et autres mockbusters rigolos. Un film bien naze.


Critique originale ICI

cherycok
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le 14 mai 2015

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