Ca débutait très bien pourtant
La première demi-heure est un suspense extrêmement prenant mais il est regrettable que par la suite cela tombe au niveau d'un petit téléfilm.
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le 8 nov. 2015
À s’égarer dans les étales et bac à soldes des cash express, on tombe parfois sur de drôle de galette que l’on finit par ramener chez nous pour tenter l’expérience. Roadflower est un road movie killing à mi-chemin entre Hitcher et Breakdown qui sortira quelques années plus tard. Le film produit par les frères Weinstein avec leur société Miramax disposait d’une distribution à faire pâlir bon nombres de série B actuelles. Le minot Joseph Gordon Levitt y côtoyait Christopher McDonald, David Arquette dans le rôle d’un junkie maigrelet, Craig Sheffer dans celui d’un beatnik névrotique, ainsi que Christophe Lambert en père de famille vengeur. Josh Brolin et ses 26 ans au compteur y faisait également son premier sang dans un rôle de loubard empathique, presque annonciateur des westerns des frères Coen (True Grit, No Country for old men). Deux familles y entreprennent un long périple à travers les routes du sud des états-unis. Paysage de carte postale, ciel cotonneux, ligne d’horizon peuplé de canyon ocre et de crête rocheuse avec un scope aussi saisissant que l’environnement. Puis intervient la mauvaise rencontre qui menace d’emporter la vie d’un enfant sur la route, et qui dégénère en crise de nerf sur l’asphalte entre le chauffard psychotique et le daron vénère, et nous voilà alors parti pour un duel crépusculaire sans foi ni loi qui va accoucher d’un terrible accident de parcours et d’une prise d’otage intimiste entres victimes et jeunes délinquants.
Deran Sarafian reste un modeste artisan de la série B, auteur de plusieurs films d’action mésestimé avec Charlie Sheen (Terminal Velocity) et JCVD (Coup pour coup). Roadflower et ses consonances à la Ennio Moriconne aurait voulu s’imposer comme un western routier mais dérive peu à peu vers la ligne de démarcation pour tracer son propre itinéraire. Celui d’un thriller psychologique mâtiné d’un mélodrame traumatique comme voudrait le signifier son titre énigmatique évoquant cette fleur poussant au beau milieu de l’asphalte. Le film frappe notamment par la sécheresse de son intrigue et de ses rapports à la fois sentimentales et brutaux. Une sorte de fatalisme et de mélancolie funeste semble ainsi parcourir tout le récit et influencer l’interprétation fiévreuse de Craig Sheffer dans la lignée de Blue Desert où il harcelait la belle Courteney Cox. La police y brille par son apathie et son incompétence chronique, contraignant notre Totof national à prendre les armes pour traquer le dangereux fugitif et sauver sa famille. La relation sensuellement chargé entre l’adolescente volage et le criminel tourmenté aurait pu faire monter l’angoisse paternel à son paroxysme, dans la lignée du film de Martin Scorsese(Les Nerfs à vif) mais la romance restera néanmoins au point mort comme le reste de cette course poursuite peu haletante. Sans la maîtrise du rythme et les folles embardés de Duel et Hitcher, Roadflower ne peut néanmoins rivaliser sur le même circuit malgré une fin acerbe et cruelle qui érige la vengeance comme modèle de réconciliation.
À ce que l’on dit, c’est le voyage qui compte, pas la destination, et les détours mortels surtout... Alors si toi aussi tu aimes bouffer de l'asphalte au sens propre comme au figuré, rend toi sur L’Écran Barge. Tu y trouveras quantité de sérial-autostoppeurs et de chauffards frustrés.
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Créée
le 19 sept. 2024
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