Soyons honnête: ce film est tissé de grand n'importe quoi, mais avec aplomb.
C'est (plus ou moins) l'histoire d'un Texan bas-du-front mais trop-sympa (Meat Loaf) qui suit une groupie bas-du-front mais trop-mignonne (Kaki Hunter, future héroïne des Porky's) dans une tournée bordélique dirigée par Mohammed Johnson (Don "Soul Train" Cornelius) en se rendant utile grâce à ses dons mécanico-électronico-bidulesques.
Avec ce genre de pitch, on ne voit pas trop comment ça aurait pu être un chef-d'oeuvre; du coup, le film tient ses promesses, puisqu'il n'en fait pas (mais lorgne quand même du côté de This is Spinal Tap, ce qui n'est pas à négliger). C'est un road-movie (duh!) qui enchaîne les concerts avortés, mais vu que les artistes sont Hank Williams Jr, Roy Orbison, Blondie ou Alice Cooper (il y a même une chanson de Cheap Trick, à 'ment donné!!), on arrête de râler et on écoute relicopieusement.
Et donc (attention: j'explique l'allusion au titre de ma chronique), il y a une scène où deux personnages sont (en tout cas, moi, je dis que) tout simplement (je ne peux pas le prouver mais je le pense vachement) les précurseurs de Jake et Elwood Blues. Au moins dans leurs silhouettes. Et leur comportement. Mais bon, vous ne pouvez pas prouver que je me trompe. Il faudrait demander à Alan Rudolph, le réal. le moins prisé d'Hollywood (et c'est pas juste).
Un flim à regarder un dimanche soir entre potes et potesses pour se rappeler ou découvrir l'ère pré-reaganienne et toucher du doigt les raisons qui ont mis fin à ce torrent de liberté déconnante et grabugeuse que furent les 60's et les 70's, finalement deux des trois seules décennies sympa de ce XXe siècle dégueulasse (la troisième, c'étaient les 20's). Je dis ça pour faire optimiste; en 2021, on n'a pas encore eu de décennie marrante; ça laisse de l'espoir pour l'avenir.