Le cinéma n'en finissant pas de capitaliser sur l'univers médiéval écossais, voilà que 25 ans après “Braveheart”, Angus MacFadyen - vu récemment chez James Gray dans “The Lost City of Z” - retrouve son rôle de Robert le Bruce. Il est ici devenu le souverain d’une Écosse divisée, sous le joug des Anglais. Rongé par les regrets de ne pas avoir su reprendre le flambeau de William Wallace, en fédérant l’ensemble des clans, Robert renie sa couronne et ordonne à ses derniers fidèles de rentrer chez eux. Mais sa tête est mise à prix par des mercenaires à la solde du roi Edouard Ier d’Angleterre. S’engage alors, une chasse à l’homme dans des paysages hivernaux aussi rudes que splendides (le film a été tourné en partie en Écosse et dans le Montana.). Le destin de Bruce croisera bientôt celui d’une famille isolée… Bien loin de l’univers guerrier du long-métrage de Mel Gibson, cette fausse suite de “Braveheart” se trouve être à l'orée de la légende historique - de part sa narration, du conte - car il y est question de rêves prémonitoires - et enfin, du théâtre - par sa mise en scène - comme le récent “The King” de David Michôd adapté de plusieurs récits shakespeariens. Les spectateurs appâtés par le visuel plutôt guerrier de l’affiche, risque de rendre les armes bien avant le dénouement final, car “Robert the Bruce” est une œuvre atmosphérique, parfois onirique, dégainant qu'avec parcimonie l’épée de son fourreau ou la flèche de son carquois. N’en reste pas moins un long-métrage prenant et poignant dans ses moments les plus intimes - et ils sont légions - et dans ses réflexions philosophiques - dont la finalité reste la liberté d’un peuple - mais un royaume ne se forge pas uniquement sur les champs de batailles !