Robin des Bois est clairement l'un des mythes les plus utilisés au cinéma, que ce soit en film ou en dessin animé (Disney a d'ailleurs sublimé le mythe), on en a bouffé au cours de l'histoire et parfois pour le pire... Nous voici donc en 2018 avec donc une nouvelle version de ce mythe, produit par nul autre que Monsieur Leornardo Di Caprio. De ce fait, on pouvait espérer de grandes choses en ce qui concerne ce film mais, visiblement, il n'a pas convaincu grand monde. La question est la suivante: Jusqu'à quel point peut-on se réapproprier un mythe? On peut citer un cas d'école, la version de Roméo et Juliette de Baz Luhrmann qui a complètement renouveler le mythe écrit par Shakespeare et qui s'est fait détruire par beaucoup de monde. Est-ce que dans un sens, il n'y a pas une certaine forme de préservation de ces mythes? C'est fort possible et ce film-ci le prouve une nouvelle fois.
Est-ce que ce Robin des Bois version 2018 est si mauvais que cela? Objectivement non. Soyons honnête, il y a vraiment pire comme film et malgré des défauts clairs, ce film est loin d'être le navet annoncé par de nombreuses personnes. Le film est simple, et ne cherche pas une seule fois à surprendre son public, on peut donc reprocher une prise de risque minimal en ce qui concerne le scénario: on est sur une linéarité telle que le film se voit comme du petit lait. Et pour le coup, ce scénario, si simpliste soit-il permet aussi de voir d'autres choses. On est sur une version nettement plus futuristes que ce qu'on a pu voir jusqu'à présent: alors bien sûr, il s'agit tout de même d'une histoire se déroulant dans le passé mais, cette version s'ancre parfaitement dans son temps avec des usages malins de la caméra avec des effets visuels intéressants.
Un autre point m'a vraiment convaincu dans le film et pour le coup, on peut clairement parler de choix à ce stade: ici, la relation entre Marianne et Robin n'est pas au centre du récit, et surtout, elle n'a aucun effet sur l'antagoniste du film. Même si j'adore la version avec Kévin Costner, il faut bien avouer que le choix de ne pas placer la romance sur le premier plan impacte sur le film dans sa globalité. Cela permet de mettre en avant le combat de Robin face au cardinal et à l'aristocratie de manière plus générale. Bien que ce combat ne soit pas aussi impactant qu'espéré. Malheureusement, le film ne parvient pas à convaincre pleinement quant aux motivations réelles de Robin: pour l'honneur? Pour se venger? Difficile de vraiment comprendre la motivation principale.
Revenons un peu plus en détail sur la caméra. Pour le coup, si il y a bien une chose qui est plutôt réussie dans ce film, c'est bien les séquences d'actions. Ce qui est particulièrement frappant, c'est l'utilisation de l'environnement. Même s'il semble fait d'image de synthèse pour la plupart, ils sont vraiment bien utilisés. Notamment par le fait que les personnages agissent de nombreuses fois à couvert où dans l'ombre et les décors jouent donc un rôle important à chaque fois dans la réussite d'une séquence d'action. Au final, ce Robin de Bois est surtout une version blockbuster américain très travaillée en matière d'action et délaissée en termes de scénario, un cas classique.
Cette nouvelle version de Robin des Bois n'est clairement pas la meilleure que l'on aura pu voir dans nos salles obscures mais ce film n'a jamais eu la prétention de conter bien sagement une histoire vue et revue. Malgré, un scénario simpliste et plat, le film tient par sa capacité à faire vivre ses personnages dans des décors qui se retrouvent au centre du film. C'est un cas d'école de blockbuster américain moderne, simple mais efficace.