L'heure est à la confrontation. Non pas de Robocop avec ses ennemis de toujours, on y reviendra, pas la peine de s'emballer, mais plutôt entre Terminator et Robocop. Personnellement, de ces deux êtres cybernétiques et monolithiques, j'ai toujours été de l'écurie de Terminator, mais le premier volet des aventures du flic qui était aussi un robot m'avait laissé en tête le souvenir d'une certaine violence urbaine bien crasse et d'un récit assez sombre. En la qualité de souvenir - et donc, de trucs à prendre avec des pincettes - j'avais revu Terminator 2 tout récemment et le métrage n'avait fait que confirmer tout ce que j'en pensais par le passé, en ayant finalement bien encaissé les affres du temps. La balle dans le camps de Robocop, donc, dont le remake devait bientôt poindre le bout de son nez, me faisant dire que finalement, je ne m'intéressais aux films que quand ils étaient menacés de viol (un regard attendri pour Carrie, par exemple).

Futur donc, et plutôt bien senti puisque en train de s'accomplir. Detroit est au bord du gouffre... financier. C'est la merde, la ville va déposer le bilan, toute prête à être racheté par l'OCP, un énorme "cartel" (ça fait très narcotrafiquant !) économie qui a les moyens de raser les quartiers moches et mettre à la place de grandes et belles tours. Mais pour ça, il faut vider les rues de la criminalité et ce, à moindre frais. Hors de question de payer ces viandards de flics qui se mettent régulièrement en grève (la faute au taux de mortalité en hausse constante qu'accuse leur service). Mieux vaut trouver un truc dans la section R&D qu'on pourra toujours revendre ensuite aux militaires une fois que ça aura fait ses preuves dans la rue. Et hop, d'une pierre, deux coups, comme c'est pratique ! Après moultes tentatives, c'est le projet "robocop" qui est sorti des cartons, dans l'idée, un robot, qui était un flic, et qu'on augmente d'un corps cybernétique bien senti. En gros, il n'y a plus qu'a attendre qu'un flic de plus se fasse dessouder salement pour en faire le cyber-mec de l'année. Ce qui tombe plutôt bien, puisqu'Alex Murphy vient justement de se faire grêler au plomb, avec supplément démembrement, dans une usine pourrie...
Déjà, moi, le pitch, je l'aime bien. Loin d'être manichéen, les personnages liés à l'OCP sont toujours en mi-teinte, entre le vieillissant intègre qui se fait sortir par le jeune loup aux dents longues, on pourrait croire que ça, on a déjà donné mais les personnages, en fait, sont juste tous pourris - avec des nuances. Le vieillissant a de l'ordure dans la manche pour faire son sale boulot, le "jeune" loup est finalement plus sympa que prévu mais gros flambeur. C'est amusant de, pour une fois, ne pas présenter un fond uni pour la grosse entreprise dont, finalement, le métrage dénonce allègrement les démarches pour "sauver" Detroit : y'en a des biens, comme dirait Didier. Ajouté à l'ambiance à la limite du Mad Max premier du nom, ça aurait pu donner un truc vraiment chouette, d'ailleurs, mais c'est là où le film trouve grave sa limite : l'atmosphère et le contexte ne sont jamais bien posés, on a rarement des plans de la ville qui mettraient bien en exergue ce no man's land urbain. On a bien quelques interventions du groupe de méchants qui sont plutôt chouette (lorsqu'ils récupèrent fusils et voitures, et s'amusent à tirer sur les façades tranquille), mais ça ne va jamais réellement décoller ou tenter de diffuser un peu de quotidien dans une séquence. Tout est focalisé sur les quelques personnages de l'intrigue.
Ensuite, on a l'autre point noir qui m'a réellement dérangé. Dans mon souvenir - mais bon, j'idéalise à mort ! - un des pivots de l'intrigue était le jeu permanent sur l'identité de Robocop : est-il encore Alex Murphy ou une créature conçue par l'OCP ? Ce qui permettait de jouer la carte de l'ultra-violence, un robot n'ayant pas vraiment de considération morale dans l'accomplissement de sa mission. Eh ben en fait, ça, c'était apparemment dans mon esprit puisque rapidement, Robocop rêve de la mort de Murphy, puis enquête sur la mort de ce dernier et hop, résout la sous-intrigue en question. Du coup, tant pis, il est bien ce flic décédé, mais revenu d'entre les morts en bien plus cool et va aller défoncer tout ce qui se dresse sur son chemin pour exercer sa vengeance. Oui parce qu'au final, c'est un bête film de vengeance, entre une machine invulnérable et des gangsters un peu concons.

Au final, rien de ce que je cherchais dans ce film ne s'y trouvait et j'en suis venu à me demander sincèrement ce que j'attendais réellement, avant de me rendre compte que finalement, Robocop n'était en fait pas tellement ma came, que je préférais de loin Terminator, qui allie en fait davantage de thématiques que j'aime. En fait, si Robocop s'était paré d'un angle un peu plus cyberpunk, j'aurais peut-être pu adhérer (après tout, on est cinq ans après Blade Runner ! et à peine deux ans avant Black Rain, donc l'esthétique est encore viable !). En l'état, je préfère le Total Recall de Verhoeven où il a plus les latitudes pour s'éclater que son Robocop...
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le 9 janv. 2014

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le 9 janv. 2014

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