Ça y est. Paul Verhoeven quitte les Pays Bas définitivement et son scénariste attitré, lui, y reste. Mais alors que va réaliser Paul ? Et bien une oeuvre de SF visionnaire !
En débarquant aux Etats Unis pour fuir une Hollande devenue assez malveillante à son égard, Verhoeven ne sait pas vraiment ce qu'il va y faire. Il reçoit alors divers script, parmi lesquelles celui de RoboCop. Un bref coup d'oeil et il le met de côté, la SF ne l'intéresse pas. Sa femme le lit alors et lui demande de s'y intéresser un peu plus, y décelant autre chose qu'un vulgaire film d'action. Ce que fait le réalisateur qui se dit alors qu'en effet, il y a peut-être bien un vrai film à en tirer...
Il met alors en scéne l'histoire de Alex Murphy, un flic qui débarque à Detroit aprés qu'un autre ait été tué. A son tour, il est abattu dés sa premiére mission. L'occasion pour OCP, firme toute puissante, de vendre à la police un concept révolutionnaire : RoboCop. Un mélange humain-machine ultra efficace et qui doit maintenant faire la loi...
Il serait bien réducteur de limiter le film à ce pitch. En effet, grâce à celui-ci, Verhoeven épingle la violence des Etats-Unis, les médias, la corruption de tout un systéme... Et ce n'est qu'une petite partie d'une oeuvre aussi dense que bien fichu. Avec ses effets et ses costumes de haute volée à l'époque (et qui n'ont, au final, pas tant vieillit que ça) et son casting au poil, RoboCop dépasse le statut qu'on lui aurait volontier donné pour devenir un pamphlet d'une violence rarement atteinte. Le film sera d'ailleurs distribué dans des version censurés au départ avant d'avoir l'honneur d'éditions plus fidéle à l'oeuvre voulu par son réalisateur.
Pour autant, il manie toujours aussi bien la mise en scéne pour intéresser le public, et aussi cet humour si savamment dosé tout au long du film. Ce qui le rend d'autant plus efficace. Un grand film encore pour le Hollandais Violent !