Robocop... Pour ma génération, celle qui a grandi dans les années 2000, Robocop c'est un robot, un peu moins connu que Terminator... Pourtant tout le monde le connaît, tout le monde sait que c'est un personnage culte mais peu de gens ont vu le film. C'est mon impression.
Ainsi, je me suis décidé à lever le voile sur ce mythe de la science-fiction. Je savais à peine si Robocop était un gentil ou un vilain, c'est pour vous dire... Ce réalisateur et ces acteur que je ne connaissais pas... Pour tout vous dire, en voyant ce cyborg s'animer et commencer à marcher, à poursuivre des méchants à tout va, j'avais un peu le sentiment de me dépuceler....
Le film m'a plu, j'aurais aimé le voir en VO, notamment pour ses nombreuses répliques badass. Le scénario est très simpliste, encore plus que celui de Terminator, sorti quelques années plus tôt et qu'on présente à juste titre comme son grand frère, bien que le T-800 soit maléfique (je prédis un Terminator Vs Robocop pour dans quelques années) mais le réalisateur a su créer un cyborg à la fois classique mais très original sur certains aspects, à commencer par son armure légendaire.
De belles scènes d'action comme on les aime, où armes et robots du futur se mélangent à des voitures de police et des revolvers des années 1980. L'éternel chef de police noir et jamais satisfait, le politicien corrompu, le gangster dingo et sa bande irrécupérable. Tous les codes sont là.
Pourtant, Robocop se démarque par sa dimension critique, fait plutôt rare dans le genre. En effet, difficile de ne pas comparer ce Détroit chaotique à nos propres sociétés de ne pas associer l'Omni Cartel des Produits à nos corporations, nos multinationales sans scrupules et sans motivations autres que le profit...
De même la société consumériste et le capitalisme sont clairement dénoncés ici, notamment à travers ces publicités violentes, ces jeux télévisés stupides que regardent les gangsters comme des chiens regardent un jambon...
On peut aussi dresser un parallèle entre l'extrême violence ambiante, l'inefficacité de la police, ce besoin de se s'armer jusqu'aux dents et cette montée de violence urbaine aux USA à partir des années 1980, cette hostilité envers les "cops" et l'amour historique qui unit les américains aux armes à feu (CF : la scène où le pistoler automatique de Robocop est révélé aux policiers, ou encore cette scène où les gangsters découvrent leurs nouveaux joujous pour arrêter Robocop) Passons sur le cliché des politiciens véreux qui nous interroge sur la réelle nature de ceux qui nous gouvernent...
Quand à la crainte perpétuelle de voir l'Homme se faire posséder par les machines. Je dirais que le film l'associe directement aux progrès scientifiques poussés à leurs limites, en montrant une création humaine dont les créateurs cherchent à effacer toute trace d'humanité. La mise en garde vient du fait que Robocop lui-même cherche à retrouver cette humanité : l'Homme ne doit pas se prendre pour dieu, d'où cette scène incontournable où un robot exécute un pauvre cobaye en pleine démonstration à cause d'un dysfonctionnement.