J'ai du mal avec les frères Cohen et encore une fois la pilule ne passe pas. Les dix premières minutes m'ont accroché, ce jeune auteur prometteur qui se lance assez malgré lui dans le cinéma, puis la rencontre avec le formidable John Goodman... Puis ensuite rien... Au propre comme au figuré : Fink ne parvient pas à écrire tout comme le film ne parvient pas à capter mon attention, malgré quelques passages intéressants.
Je n'ai pas trouvé grand intérêts aux conflits mentaux du personnage principal, sa remise en question, sans parler de cette fin pour le moins farfelue. J'ai même trouvé l'univers du film assez glauque, ce papier peint qui n'en finit pas de se décoller, cet hôtel désert, cette chaleur qui fait suer les personnages comme des porcs, cet auteur à moitié fou dont Fink aimerait s'inspirer...
D'un point de vue esthétique, les frères Cohen connaissent leur affaire, rien à dire, mais je n'ai pas saisi le sujet du film. Un auteur de théâtre qui souhaite briser les codes et écrire sur le quotidien de gens moyens, qui semble désarmé et sourd lorsqu'il est confronté à ce milieu dont il ne connait rien?
Que signifie cette photo, motif récurrent, dans la chambre de Barton? Son rêve d'évasion? Et que signifie cette boîte dont le contenu ne nous est pas révélé, mais éventuellement devinable... Est-ce la peur de l'inconnu, ce qu'on ne veut pas voir mais qui est là sous nos yeux?
J'ai relevé des dialogues et des répliques cocasses toutefois, qui viennent renforcer ces interrogations.. Exemple : toutes les scènes où Barton est confronté à des personnages de la Capitol Pictures, qui en disent long sur l'état d'esprit des frères Cohen ; ou encore cette scène où Barton fait appel à la femme de son idole pour écrire son scénario, et découvre avec rage que c'est celle-ci qui écrivait pour lui, alors que lui s'apprête à faire de même...
Bref, un film que je n'ai pas apprécié mais qu'il faudrait que je revois pour mieux l'appréhender.