Elégie du transhumanisme crétin
Comédie dramatique de science-fiction, Robo Geisha (2009) du cinéaste japonais Noboru Iguchi met en scène la rivalité de deux sœurs. L'une est une geisha de renommée, l'autre vit dans l'ombre de la première. Bientôt, elles sont approchées par une entreprise qui les robotise à des fins obscurs...
Robo Geisha c'est un film délirant dans lequel on retrouve tout un tas de rebondissements dont l'humour et l'aspect gore fonctionnent. On rigole et on s'amuse un temps soit peu qu'on ne se prenne trop la tête. Il faut voir ces implants mammaires-mitraillettes, cet acide mammaire, ces lames et shurikens rectale et j'en passe. Tout est mis en place pour nous livrer un divertissement décérébré réalisé par un roi de la bricole. Un réalisateur qui s'en sort plus avec ses deux bouts de ficelle qu'en véritable cinéaste à part entière. Au de-là de l'aspect « crétin » de ce Robo Geisha, on suivra avec une certaine délectation l'histoire de ces deux sœurs et de la rivalité qui les mine tout en s'amusant des mutations apportées au corps humains. Noboru Iguchi s'amuse comme certains auteurs de SF à transformer l'être humain pour améliorer sa condition physique. Nous ne sommes jamais bien loin d'une (pseudo-)ode au transhumanisme pas sérieux pour un sou en deçà d'un Shinya Tsukamoto qui poussait la chose à son paroxysme obscur dans la saga Tetsuo.
Si Robo Geisha est un brin trop long et parfois redondant, il reste une récréation qui nous diverti comme un collégien.
Les invendus de Made in Asie #132