Il y a un peu plus de dix ans de ça, l'Internet Formidable se retrouvait enthousiaste, curieux et hilare face aux images de ce blockbuster indien qui semblait être un rip-off de Terminator fait pas un gosse sous LSD. Mais avec le recul, et maintenant que, le carton de RRR aidant, on prend ce cinéma "Bollywoodien" (pour prendre un terme aussi générique que réducteur) d'un regard peut-être moins condescendant, qu'en est-il, en fait?
Hé ben pas trop de surprise, en fait. Oui, ça dure bien 3h30, et c'est bien entrecoupé de séquences musicales un peu lourdes (Par rapport au reste du film, ça manque un peu de folie, et on dirait, grosso-merdo, des clips de R'n'B au bling-bling un peu abusé), et oui, le ridicule des séquences les plus WTF vues à l'époque est toujours bien présent. Et pour ne rien arranger, on a des touches d'humour lourdingue, un méchant caricatural (la preuve: Il fume!) et surtout, SURTOUT, le look ultra-ringard du super robot et la moumoute atomique de l'acteur principal qui tire le tout vers le nanar. (Sans compter, supplément WTF, une scène de discussion avec des moustiques!)
Mais il y a aussi l'histoire qui est développée avant ça (parce que le gros de ce festival d'action nawak à base de CGI perfectible est dans la dernière heure de film). Et si elle ne révolutionne rien, elle est quand même pas trop mal. Oui, on reste dans les clous du délire Frankensteinien de la créature artificielle cherchant sa part d'humanité et finissant par se retourner contre son créateur, mais la naïveté, la candeur certaine dont fait preuve le film à tous les niveau fait que ce discours semble plutôt pertinent, cohérent. Presque touchant, même, puisque le love-interest du robot, c'est Aishwarya Rai, et que le moindre pixel du moindre photogramme la représentant hurle son titre de « Plus Belle Femme du Monde » (et que donc, comme le robot, il est humainement impossible de ne pas craquer).
Bref, Enthiran, qu'on le regarde au premier ou au second degré, c'est bien.