La condition humaine
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Frank vieillit et sa mémoire n'est plus ce qu'elle était. Il devient taciturne et refuse d'aller en maison de retraite, au grand dam de son fils. Frank ne voit pas d'un bon oeil l'irruption dans sa vie d'un auxiliaire de vie robotisé. Mais peu à peu, au contact de l'androïde, Frank revit, au point de renouer avec ses anciennes activités.
On ne peut que poser un regard bienveillant sur Frank, charmeur et canaille, attendrissant dans sa faiblesse. Dans le rôle Frank Langella excelle et livre une prestation formidable. L'histoire se déroule de manière posée en adoptant le rythme de la démarche du robot aux allures de cosmonaute et de son patient, mais paradoxalement, elle demeure alerte et n'ennuie à aucun moment son spectateur, loin de là. Au contraire, elle donne l'occasion au réalisateur Jake Schreier de poser une atmosphère un brin décalée, mêlée de science fiction discrète, où il s'amuse de la façon dont Frank réalise que cet auxiliaire au départ encombrant, peut lui être utile afin de renouer avec son passé de cambrioleur.
Cette relation atypique est à double sens et enrichit mutuellement les protagonistes. Dans un même élan, le robot est peu à peu détourné de sa mission première alors que Frank revit et améliore ses facultés cognitives, même si elles sont mises à profit pour un projet pas très catholique.
Au delà de ce drôle de couple, véritables "partners in crime", le réalisateur en profite pour porter un regard presque désabusé sur la société et sa marche forcée vers le modernisme : le démantèlement de la bibliothèque que Frank fréquente et son aspect passéiste, le recyclage des livres ou encore le personnage assez négatif du consultant en sont autant d'exemples.
La vision de la cellule familiale n'est pas plus amène, entre un fils qui rend visite à son père mais qui le vit comme un fardeau et une fille qui préfère d'abord aider des personnes à l'autre bout de la planète plutôt que de se préoccuper des siens.
Enfin, à l'image des troubles dont souffre Frank, le concept de mémoire est une thématique centrale de Robot & Frank, qu'elle soit humaine ou animée par des circuits imprimés. En lien avec le traitement de la modernité, elle donne au film des émotions insoupçonnées, entre douceur, humour à peine appuyé, sentiment désabusé et constante justesse.
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Créée
le 16 mai 2015
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