Malgré l’extrême prévisibilité doublée d'une totale improbabilité du pitch et le gros cliché dégoulinant de bien-pensance mis sur piédestal, ce film m'a flanqué un smile du début à la fin. 1h48, jusqu'en fin de générique, je retrouvais mon adolescence, l'époque où le gamin se laissait pousser les cheveux, et découvrait le hard-rock, avec ses badges et son esprit rebelle qui irait plus tard vers le punk, d'AC-DC vers les Stranglers. Cette madeleine de Proust fait de moi un spectateur sans doute un peu idiot et naïf, quoique Richard Linklater sait y faire tant dans la prise de vue, le rythme, avec l'humour et le casting pour le porter.
Bien qu'ayant perdu le goût du hard-rock, je ne peux que m'incliner devant la performance de Jack Black avec plus de réserve quant à la classe qui se retrouve en fin de primaire propulsée dans un univers pré-formaté, c'est la où j'y vois une bien-pensance dégoulinante: Le rock c'est en réalité beaucoup de bière, de drogues diverses, de combats de coqs et de #metoo à gogo. Le syndrome du "bad-guy du film" nous est présenté sous des airs très bon-enfant. Dans la vraie vie, le rock m'a pété le nez à 14 ans et réuni aussi son lot de pervers, de violents et de débiles profonds... Propulser des enfants de 10 ans dans le hard- rock me semble un peu les priver de leur enfance, mais bon, ceux-là arrivent à assurer le rôle mème si on les sent poussés à leurs limites.
Néanmoins, cette fable musicale amène quelque chose de jubilatoire, d'iconoclaste, beaucoup plus divertissant que "Les choristes" ou "Whiplash" à mon goût.