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Rock (and roll) isn’t only rock and roll: entrez dans les légendes!

Critique, extraits, bande-annonce: https://branchesculture.wordpress.com/2015/09/01/rock-and-roll-isnt-only-rock-and-roll-documentaire-charlier-ghesquiere/


Ah le rock, cinq décennies et il n’a pas vieilli d’un poil. Transformé, travesti parfois, mûrissant ou éternel ado, le rock’n’roll n’est pas près de mourir. Mais le rock, tout le monde en a sa définition ce qui rend ce mouvement musical encore plus complexe. D’ailleurs… musical… attendez un peu, ne peut-on pas parler de rock sans même toucher à un instrument? Au détour de riches rencontres, le duo magique Céline Charlier et Didier Gesquière ont essayé d’y voir plus clair. Ou peut-être de nous embrouiller. Mais pas de nous laisser indifférents, loin de là.


Dans la loge, un groupe se prépare. Ça blague, ça se détend, ça boit un peu avant de tout donner sur scène dans un débordement d’énergie. Un débordement qui s’appelle, ce soir-là, Vegas, mais un déferlement prôné par de nombreux artistes à travers le monde et qui a le nom d’un dieu: le rock’n’roll, seigneur! Un mouvement intersidéral qui a porté des légendes, mené certains à la gloire, d’autres au tombeaux faute d’excès, mais qui n’a jamais cessé d’écrire une page des plus mémorables que l’histoire de la musique ait connu.


D’ailleurs, il serait bien prétentieux de vouloir en faire le tour et d’avoir le fin mot de l’histoire. Ça tombe bien Didier Gesquière (artiste rock’n’roll, comédien, réalisateur…) et Céline Charlier (un Bac en commu, diverses expériences de réalisations comme Franck et Dean) livrent un documentaire qui se veut plus personnel qu’encyclopédique. PersonnelS même, tant les deux inséparables ont réussi à brasser une incroyable faune de rockeurs de tout poil mais aussi d’autres qui, a priori, n’ont pas grand chose à voir avec l’idée qu’on se fait du rock.


Ainsi, le documentaire prend plutôt la forme, très vivante, d’une grande conversation, d’un débat, d’un forum où les paroles des uns sont mises en relation et en rapport avec celles des autres. Et quels intervenants de luxe! Jugez plutôt: Christophe, Louis Bertignac, Arno (dans des comparaisons toujours aussi succulentes comme « Le rock’n’roll, c’est baiser »), Matthew de Puggy, Plastic Bertrand, Marka, Jacques Duvall, Benjamin Schoos, Daan (dont le premier coup de foudre avec le rock est venu en se… mouchant le nez et en constatant un beau ton), Sharko, Giacomo Panarisi de Romano Nervoso mais aussi Johan Verminnen, Jérome de Warzée, Stéphane Pauwels (Led Zep à fond dans la camionette du boucher les jours de matchs) et William Dunker (qui à 5 ans, tout chanteur wallon qu’il est devenu, chantait de nombreuses chansons des Beatles en Anglais… phonétique!) Éric Russon, notre Jacques de Pierpont national et même François de Brigode (qui bien loin du JT « avoue » ses moments d’air guitar). Bref, il y en a pour tous les goûts avec ces véritables professeurs de luxe qui s’invitent dans votre salon et laissent surtout parler leurs émotions. Car si la conversation est longue et captivante, sans nulle narration, elle a aussi le bagout de monter un portrait du rock, de toutes pièces, comme un puzzle, une mosaïque à laquelle chaque interviewé apporte ses bribes, ses souvenirs, tous aussi personnels qu’ils soient. Hauts en couleurs aussi.


Jouant habilement d’un jeu de questions-réponses avec des enfants d’une dizaine d’années, au début (dont une réponse mythique de l’un deux: « Je n’ai jamais été fan de rock »), les deux réalisateurs s’émancipent bien vite du jeu des définitions et des images, des clichés. En suivant, d’une part, David Fox (le batteur de Vegas mais aussi… clarinettiste d’une fanfare « bien plus rock’n’roll que de nombreux groupes ») dans les différents moments d’un groupe de rock. Et d’autre part, en entrant dans le vécu de ces chanteurs, artistes, analystes (mais sans coup de chiffres indigestes) ou autres personnalités médiatiques questionnées. Personnalités qui ont aussi été enfant, et dans les coups de coeur desquels tout un chacun se retrouvera.


Une multitude de sujets est abordée au long de cette grosse heure de dissertation posée autour de ce que le rock est ou pas: des pactes avec le diable de ses plus célèbres représentants aux affres de la création en passant par l’envie de tout envoyer péter (selon l’expression consacrée et défendue par Giacomo Panarisi). Il y est surtout question de présent, de passé et d’avenir du rock (jusqu’à y donner une hypothétique épitaphe. Rock (and roll) isn’t only rock and roll est un documentaire tout sauf banal et ordinaire, c’est une déclaration d’amour, une invitation à s’asseoir à la table de discussion, à tâter une foule d’anecdotes à peine croyables. C’est un documentaire qui réussit le pari fou d’être aussi un divertissement, loufoque autant que sérieux. Une mine d’or, véritablement fascinante pour mieux entrer dans la légende… les légendes.


Titre: Rock (and roll) isn’t only rock and roll


Réalisation: Céline Charlier et Didier Gesquière


Avec: Daan, Arno Louis Bertignac, Vegas, Puggy, Johan Verminnen, Plastic Bertrand, Mademoiselle K, Alexandra Vassen, Chloé Lacan, Giacomo Panarisi, Éric Russon, Jacques de Pierpont, Lucas Racasse, Jo Dekmine, Christophe Willem, Christophe Loyen des Chilly Pom Pom Pee, Jacques Duvall, Benjamin Schoos, Colline Hill, Mathilde Renault, Brune, François de Brigode, Sharko, David Fox, Front 242, Mademoiselle Nineteen, Christophe, William Dunker, Stéphane Pauwels, Stéphanie Blanchoud, Vincent Venet, Patrick Hachène (Copycat), Milann Lafontaine, Mario Guccio and so on…


Produit par: Cabot and Co Productions (avec une aide de KissKiss Bankeurs)


Genre: Documentaire, Musical, Culture


Origine: Belgique


Durée: 1h06


Bonus: Éric Russon entre Robert Mitchum et Serge Gainsbourg, Daan pour l’enseignement du rock à l’école, Arno en intervieweur et psychologue de Didier Gesquière et Giacomo Panarisi en prêcheur du « tout envoyer péter »


Date de sortie: le 01/09/2015

Alexis_Seny
8
Écrit par

Créée

le 2 sept. 2015

Critique lue 155 fois

Alexis Seny

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