Celle là, vous me l'auriez sortie, 10, 20 et même 30 ans plus tôt, je ne vous aurais pas cru mais je viens de placer Rocky 4 en deuxième position dans l'ensemble des Rocky. A savoir que le premier trône non seulement en haut de ce top mais sûrement, aussi, en haut de mon top film tout simplement.
Car oui, tout commence avec le 1, sorti le 3 décembre 1976 aux US, soit, en prenant en compte le décalage horaire, le jour de ma naissance, le 6. Plus que ça, c'est mon premier souvenir de film cinématographique, de VHS, de magnétoscope, de partage sur l'écran famillial etc... Ma première expérience de musique de film, de film d'auteur, à spectacle, de mon entrée dans les années 80 et si c'est aussi ma première rencontre avec Sly, c'est surtout ma première rencontre avec Apollo Creed. Punaise, le mec, cette classe...
Bien plus tard, quand internet existera, j'avais trouvé comme tout premier pseudo, funkyrocky. je le trouvais bien, il exprimais mon coté funky et mon coté rocky mais j'ai toujours su au fond de moi qu'il exprimait surtout le coté funky de mon coté Rocky, soit le coté Apollo Creed. Et donc, si j'ai toujours eu l'impression de connaitre Rocky, comme je viens de l'exposer de si belle manière, de la même manière, j'ai toujours connu Apollo.
Alors, quand à l'orée des années 90 j'ai vécu la mort d'Apollo, ce fut mon premier drame cinématographique, juste avant l'empire contre attaque et Aliens. Ai je besoin de paraphraser Christophe ?
En évoluant dans mes goûts, j'ai bien sûr renié la plupart des Rocky et en particulier celui ci. Je me souviens, il y a plus de 20 ans, d'un passage à la télé où je m'étais dis que j'allais le regarder et puis finalement au bout de deux secondes, j'avais lâché l'affaire, surveillant le timing pour peut être regarder le combat mais la vision du robot m'avait clairement refroidi. Y repensant sur le tard, j'avais réussi à saisir le KO final et surtout le discours de Rocky qui, je vous l'assure est entré dans mon Panthéon des phrases de cinoche, alors si moi je peux changer, si vous vous pouvez changer alors tout le monde peut. C'est vrai, je l'adore, je l'ai rangé juste à coté de la phrase d'Emile Gravier.
C'est ainsi que ce director's cut m'a foutu une grosse patate dans la tronche. Même si j'aimais bien l'intro de l'original, la reprise de certains passages du 3 fonctionne surtout pour donner un nouveau rythme et de la constance par rapport à toutes les coupes subies. Clairement, on ressent un manque de matière potable pour rentrer dans la vie des protagonistes et l'histoire commence de manière très abrupte avec Apollo qui s'emballe direct.
Au bout de 15 minutes, on retrouve une vitesse de croisière correcte malgré un petit coté bâclé, ce qui permet au film d'aller rapidement à l'essentiel. Dommage pour Adrienne et Paulie qui ont du, j'imagine, voir sauter bon nombre de scène. Cerise sur le gâteau, depuis ma prime adolescence, je suis devenu un hard fan de James Brown et ça fait toujours quelque chose de voir, rien qu'un petit bout de son ombre.
Bien sûr, le drame fondateur arrive puis une première scène montage qui rappelle l'influence de Sly (indirectement à travers John G Avildsen) sur le cinoche 80's juste avant une deuxième scène montage mais en Russie. Dommage que la musique ne soit pas Gonna Fly Now, qu'on n'entendra pas du film, mais j'avoue dès le refrain, j'ai reconnu la chanson. Et puis ça marche bien ce genre de scène, je me suis surpris à soulever avec eux, à tirer avec eux, à pousser avec eux. A partir de ce moment, j'étais emballé et j'ai ressenti chaque coup porté pendant le match. Une performance quand on sait, et voit, que les acteurs ne se touchent pas vraiment.
Finalement, Rocky a raison, si lui peu changer, si les russes peuvent changer et bien moi aussi je peux changer et maintenant, j'adore Rocky 4