1975.
Une étrange charrette transporte partout dans les États-Unis, un groupe d'hommes et de femmes maquillés de blanc, hurlant pour certains des mots de libertés et de poésie. Ces individus donnaient différents spectacles où chacun était une entité, ils semblaient des clowns crachant toute la haine cachée derrière leurs sourires. Le leader, l'homme au chapeau blanc à plumes, clamait l'innocence d'un homme noir. Peut-être avez vous reconnu cet individu chanteur, il s'était, par le passé, déjà maquillé dans la peau d'un leader. Bientôt cet apparat s'était craquelé, nous avions découvert l'individu plus libre que jamais. Ici, son énergie folle est de retour, son entourage est différent, composé de collègues fanfarons: un oyseau, une araignée de Mars, un poète ou encore une madone.
Relevant le défi de l'alchimie, l'équipage semble inarrêtable, les fausses notes de son chef d'orchestre comble l'auditeur d'un plaisir auditif sadique, le violon gitan l'accompagnant nous emmène en voyage par-delà les steppes.
On dit que tout un pan de la contre-culture du pays de l'oncle Sam se meut ici, que ces diseurs de bonne aventure rassemblent curieux et fanatiques. Comme un cirque Zavatta, ils arpentent les campagnes et les petites villes, offrant à tous une vision de l'extravagance et de l'échappatoire que la musique apporte à cette troupe de fous maquillés. Car oui, seule la folie semble justifier qu'une telle assemblée puisse tenir debout, qu'un projet aussi colossal que de traverser en charrette toute la terre américaine, tout en jouant pour des foules conquises tous les soirs, ait pu continuer sans encombres son périple.
Ces gens sont dangereux, en entrant dans ces salles qui leur servent de lieu de culte, ils illusionnent nos enfants de belles paroles, ce dit-on juif à la voix démoniaque est un gourou, cette danse macabre dans laquelle lui et sa bande entraîne le spectateur, ressemble à celle du Septième Sceau de Bergman. Ne vous laissez pas tenter, vous risqueriez de ne pas vous en remettre, ni d'en revenir.
[One more cup of coffee 'fore i go, ou la fin du second âge d'or de Bob Dylan, en images, 15 ans de folie créative, la musique dans ce qu'elle a de plus spontanée.]