C'était une surprise totale pour moi : Scorsese n'allait pas juste réaliser The irishman pour Netflix, mais aussi un documentaire sur Bob Dylan, sorti en grandes pompes la semaine dernière.
Je ne connais l’œuvre de Dylan qu'à travers un best of, qui globalement m'a plu mais n'a pas fait de moi un fan. C'est donc en tant que néophyte que j'appréhende ce documentaire et... C'est un peu compliqué de s'y retrouver. Scorsese nous plonge in medias res dans une tournée avec tout un tas d'artistes entourant Dylan, et globalement le voyage est plaisant.
Le souci, c'est que les histoires racontées ne sont pas ultra passionnantes ou parfois fausses, et les passages musicaux pas spécialement fascinant non plus. Bah oui, Bob Dylan est un poète, ses textes ce sont de véritables histoires qu'il raconte merveilleusement bien, mais côté musique c'est je trouve plutôt redondant, en tout cas pour les extraits fournis ici. Ce qui selon moi fait davantage l'intérêt de ce film en revanche, c'est tout l'aspect artistique, le feeling qu'avaient les artistes à l'époque. Ils étaient tous réunis autour d'un même projet. Tous à fond dans leur art, sans jugement, totalement défoncés. Ils étaient à la fois admiratifs du travail des uns et des autres tout en se donnant à fond de manière inspirée pour perfectionner leur art. Et c'est assez beau. Ce sont des jeunes gens qui spirituellement et artistiquement étaient en phase, et le public le ressentait.
Évidemment cette vision est plutôt utopiste. Un artiste a beau être à fond dans son art, dans notre société, la réalité économique va vite le rattraper. Mais c'est beau de se dire que des gens ont pu vivre cette liberté totale et cet épanouissement le temps d'une tournée.
Je pense qu'il faut quand même bien aimer Bob Dylan avant de se lancer de ce documentaire, si ce n'est adorer de manière inconditionnelle ce qu'il fait, pour vraiment apprécier. Ça reste une expérience sympathique bien qu'un peu longue.