Comme à son habitude, Claude Lelouch embrouille le récit pour mieux nous surprendre. Il présente Fanny Ardant dans le rôle d'une célèbre et riche romancière qui n'écrit pas ses oeuvres, puis enchaine sur tout autre chose en apparence, sur le personnage mystérieux de Dominique Pinon dont il s'efforce de nous faire penser qu'il est ce serial killer évadé de prison.
La première partie du film lui est consacrée ainsi qu'à la relation fantaisiste autant qu'équivoque, du fait de son identité incertaine, avec une jeune femme. La mise en scène est assurément brillante, qui conjugue un vrai suspense, du charme, de l'humour, dans une situation insolite qui ne devrait être, pourtant, que dramatique. Les dialogues, le jeu des comédiens, qui semblent improvisés, sont le meilleur de Lelouch.
La seconde partie du film, où le cinéaste s'évertue à rassembler les morceaux de son puzzle sous la forme d'une intrigue criminelle et policière, se poursuit sur le mode d'un bon suspense, même si on jugera son contenu plus conventionnel. Revenu à plus de simplicité, en comparaison de ses oeuvres les plus glamour et les plus déconstruites, Lelouch gagne ici en efficacité sans trahir son style et sa singularité narrative.