L'art et l'amour
Mon cœur me dit de mettre 8 alors que la raison me dit de mettre 7. Entre deux paquets de kleenex, je me révèle être un grand romantique, alors bon je vais écouter mon cœur. Le fait est que le...
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le 20 juin 2013
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Mon cœur me dit de mettre 8 alors que la raison me dit de mettre 7. Entre deux paquets de kleenex, je me révèle être un grand romantique, alors bon je vais écouter mon cœur.
Le fait est que le scénario de "The Glenn Miller Story" est plutôt pauvre en conflits. Passé les 70 minutes, tout coule facilement. Et même avant, on ne ressent pas les difficultés comme étant réellement imposantes. Et pour le film fascine et n'ennuie jamais. Avec les biopics, il y a toujours le risque de se heurter à une accumulations de faits décousus, mais l'intelligence de Mann est de réduire le personnage à deux choses : Glenn le mari, Glenn l'artiste. On laisse tomber tout le reste qui fait la complexité psychologique de l'homme. Et il a bien fait car l'erreur des auteurs qui veulent réaliser un biopic est souvent de vouloir parler de tout... mais la dramaturgie a des règles que la réalité n'a pas, il faut donc trancher sinon on ne s'y retrouve plus. Mann l'a fait.
Le couple fonctionne à merveille. Les scènes d'amour sont mimi tout plein et ce grâce à un travail de dialogues et de construction de personnages, mais aussi grâce aux deux acteurs vedettes dont l'alchimie prend directement. Deux acteurs de grand talent. Sans eux ça aurait pu basculer facilement dans le ridicule, l'ennuyant, le sirupeux malveillant.
La quête de l'artiste fonctionne aussi. Avec quelques scènes par-ci par-là, Mann rappelle l'objectif du personnage principal. Ça avance plutôt bien et les scènes choisies pour illustrer sa vie sont pertinentes.
Côté mise en scène, Mann est bon aussi. Rien de bien exceptionnel, non, juste une sobriété exemplaire qui permet aux acteurs de convaincre l'audience par leurs propres moyens. Et c'était ce qu'il y avait de mieux à faire plutôt que de vouloir en foutre plein la tronche par une reconstitution minutieuse ou que sais-je?
Enfin, la musique. Personnellement, sans être un expert en la matière, j'aime le jazz. Mais vu qu'il y a de nombreux passages qui consistent à juste écouter le génie de Miller, il y a de fortes chances que ceux qui n'aiment pas ce style musical se retrouvent écœurés de la manœuvre. Mann adore ce musicien et ça se sent, il parvient même à faire comprendre uniquement par la musique à quel point le style de Miller est différent des autres.
Bref, "The Glenn Miller Story" ne jouit pas d'un scénario parfait, bien au contraire, c'est un peu simple et ça manque d'unicité ; mais le film comporte de tant de scènes fortes, les acteurs sont tellement convaincants et la musique est tellement bonne qu'on ne peut s'empêcher d'apprécier cet hymne au jazz. Au pire on trichera et on dira que cette construction dramaturgique est un peu jazzy.
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le 20 juin 2013
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