Voici la première incursion dans le cinéma du confidentiel Vincent Dieutre : Rome désolée, long métrage d'assez courte durée et de forme abrupte, pour le moins rébarbative car volontairement hideuse. Une oeuvre radicale, personnelle et peu évidente dans sa manière d'être appréhendée...


Ainsi Vincent Dieutre construit son film en conjoignant deux éléments narratifs à priori dissociables : une voix-off à la fois extrêmement soutenue, très écrite et obsédante ainsi qu'une succession d'images vidéo clairement orientées vers le cinéma documentaire, nous plongeant au coeur de la misère romaine. Le jeune réalisateur nous présente une ville ruinée, ébréchée, effectivement désolée : c'est avec une certaine pudeur qu'il nous laisse partager le récit de ce jeune toxicomane homosexuel, évitant le voyeurisme et la complaisance si facilement attribuables au sujet. Pourtant le déroulement de ce récit, certes sans fioritures ni fausse humilité, ne parvient pas à pleinement nous captiver sur la longueur. Malgré ses 65 minutes tout à fait conséquentes Rome désolée s'avère finalement assez lourd voire hermétique, son absence de concessions pouvant facilement rebuter. Il manque une réelle ampleur technique à ce poème intime et courageux, trop pauvre visuellement pour s'avérer pleinement attrayant et passionnant. On saluera toutefois l'évidente personnalité de Vincent Dieutre, potentiel franc-tireur d'un cinéma souterrain, trop rare pour ne pas être remarqué. Intéressant.

stebbins
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le 25 janv. 2016

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