Gary Oldman joue un flic corrompu qui, en échange de de sommes d'argent, est très conciliant avec la pègre, tout en menant une double vie avec sa femme et sa maitresse bien plus jeune. Un jour, le chef de la pègre lui demande de supprimer une tueuse à gages de la mafia, mais un jeu dangereux va s'installer entre eux deux.
Comme beaucoup, je connais Peter Medak seulement par l'intermédiaire de The changeling, avec George C.Scott, mais il ne faut pas oublier cette perle du film noir où Gary Oldman tient sans doute un de ses meilleurs rôles. Les références au genre sont assez nombreuses, aussi bien dans l'image sombre que dans l'utilisation de la voix off, la musique jazzy sans compter bien entendu la femme fatale, cette tueuse jouée par Lena Olin qui est bien plus dérangée qu'il n'y parait. Mais il se dégage quelque chose de ce personnage que joue Oldman, qui est un véritable poissard et une ordure en même temps. A un moment donné, il va tellement lui arriver des tuiles qu'on a presque de la pitié pour lui ; à ce titre, la courte présence de Roy Scheider, qui joue le chef de la pègre, est terrifiant et ce en en faisant le moins possible. On retrouve aussi Annabella Sciorra (l'épouse), Juliette Lewis (la maitresse) ou encore Will Patton et une petite apparition de Ron Perlman.
Si la réalisation se veut un peu trop sage, elle n'exclut pas néanmoins la grande violence du tout, et la folie dans laquelle sombre peu à peu Gary Oldman, notamment dans les bévues qu'il a pu commettre notamment dans les flashbacks, jusqu'à un final très réussi, qui représente métaphoriquement ce qu'il va être jusque dans le reste de sa vie ; le désert...
Peter Medak est un réalisateur stakhanoviste qui a eu par deux fois le feu sacré, ce qui est déjà beau, mais concernant ce Romeo is bleeding (le titre est d'ailleurs très parlant), c'est même un miracle.