Sorti en 1992, "Romper Stomper" nous raconte les (més)aventures de Hando et Davey, skinheads néo-nazis, qui ont comme loisirs la drogue, le sexe, mais aussi et surtout, de taper du vietnamien, soi-disant afin de maintenir la pureté raciale du pays. Jusqu'au jour où la situation se retourne contre eux, ce qui les contraint à fuir, en compagnie de Gabe, une jeune fille qui s'est énamourée de Hando.
NEVERMIND THE POLLOCK
Autant le dire tout de suite, le film a un tout petit budget et cela se sent. A l'image, pas de numéro acrobatique, Geoffrey Wright montre les choses très simplement. En résulte une oeuvre assez crue pour l'époque, scènes de sexe et violences comprises, et une mise en scène assez bordélique au final.
C'est un jeune Russell Crowe (27-28 ans à la louche), déjà charismatique même si on est loin de la prestance du Général Maximus, qui campe Hando, leader naturel du groupe. Crédible, au point de glaner le prix du meilleur rôle principal à l'Australian Film Institute. Dans sa tâche, il est secondé par Davey, jeune homme Hando-ctriné très justement interprété par Daniel Pollock, illustre inconnu qui se suicida juste avant la sortie du film. En cause, une dépendance à la drogue. Ironie du sort, au cas où vous auriez un wagon de retard, pour son baroud d'honneur, il s'est jeté sur les rails...
NOE, NOE CAPITAINE ABANDONNE
L'histoire n'est pas toujours passionnante, l'attachement aux personnages est minime. Quelques rebondissements heureusement, à l'image du départ de Davey, après que Gabe ait été exclue du groupe, et tous les évènements qui en découlent. J'ai bien aimé le côté plus nuancé, torturé de Pollock, face à cette froideur implacable émanant du futur Noé d'Aronofsky. Les choses ne sont jamais simples, et nombre d'épreuves attendent les trois protagonistes durant la petite heure trente du long métrage.
Reste qu'un certain nombre de choses sonnent faux, à l'image du tatouage assez mal fait de Crowe, de certaines scènes de violence (notamment une scène avec Bubs vers la fin, il faut avoir vu le film pour comprendre). Sans compter que "Romper Stomper" a vieilli. Le genre d'oeuvre qui risque de prendre cinquante ans à chaque nouvelle décennie.
(Jack) Russell a les crocs, mais son talent n'aura pas vraiment le loisir d'éclater au grand jour. Faute de moyens, faute de scénario, faute de direction. Bref, tout c'qui n'aide pas...