Towards the within
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Pour Jack, 5 ans, le monde n’est composé que de deux personnes: lui et sa mère, Ma. Le monde, ce n’est qu’une pièce, Room. Au-delà du skylight, il n’y a rien. Ce qui passe à la télé n’est pas réel, les arbres, les chiens n’existent que dans des rêves. Le film commence, des visages apparaissent dans l’obscurité, une mère dit à son enfant de se rendormir - des moments comme on en voit tous les jours. Et puis, on ne comprend pas tout. Mais quelque chose cloche, entre ces meubles branlants, les vitamines que Jack doit prendre, et les dents qui tombent. Les plans fixes au-delà du skylight - la pluie, le soleil - semblent être l’unique contact de Jack et sa mère avec la réalité.
Room, c’est donc l’histoire d’une mère et son enfant. D’une mère kidnappée qui tente d’élever son enfant. L’enfant de son kidnappeur. Et qui créer des histoires pour protéger son enfant. C’est une histoire qui ne s’explique pas, qui passe plutôt par des gestes, des expressions.
Lenny Abrahamson nous raconte cette histoire, la vie de deux êtres, et leur (re)naissance dans le « vrai » monde, modestement, sobrement. Tout y est montré, entre regards timides, demi-sourires et visages fatigués. Loin d’être omniscient, le spectateur ne peut qu’être porté par une histoire dont il se sent finalement proche - jusqu’à ressentir une certaine gêne face à cette pièce étroite, que Abrahamson parvient à retranscrire par le choix du huit-clôt (du moins dans la première moitié). Les acteurs donnent au film une justesse assez déconcertante tant elle semble faite de choses simples. Brie Larson, mais surtout Jacob Tremblay, dont la performance est étonnante pour un enfant de son âge, et qui bien souvent, par des mots (enfantins), des regards (paniqués), nous fait ressentir le film, avec amusement, compassion.
Room est un film qui peut sembler simple, mais c’est justement cette simplicité qui en fait un film sensiblement profond.
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Créée
le 28 févr. 2016
Critique lue 521 fois
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