Caméra à l'épaule, le huis clos claustrophobe de Sharon Bar-Ziv n'est pas inintéressant mais manque de pas mal de chose pour dépasser le cadre de film auteurisant finalement assez moyen.
D'un point de vue formel, l'alternance de couleur et de N&B n'apporte pas grand chose, de même que la boucle dans laquelle se trouve le personnage principal ou cette fameuse caméra à l'épaule, censément immersive, qui peine à provoquer autre chose que la nausée.
Les qualités du films se situent plutôt du côté de l'enquêtrice de la police militaire, droite dans ses bottes, et dans son évolution durant le film, sa candeur se confrontant régulièrement avec la réalité de ses interlocuteurs : entre lâcheté et facilité commune (tout du moins dans leur personnalité à leur arrivée dans le film).
En revanche, les deux militaires de la brigade incriminés, en particulier le second, sont de mon point vue assez ratés, leur évolution au cours des interrogatoires semblant pour le moins suspecte. En effet, si je peux admettre le renversement du premier interrogé sur le compte de sa culpabilité et de la nécessité de se soulager d'un fardeau important, rien dans ce qui nous est montré à l'écran ne justifie que la montagne d'arrogance et de certitudes qu'est le capitaine de la brigade tourne soudain casaque, et en particulier pas la façon dont les interrogatoires sont menés par l'héroïne et filmés par le réalisateur. Ainsi, il craque subitement et avoue ses méfaits, à mon grand étonnement puisque rien n'explique ce retournement.
Un point reste en suspend, l'intérêt de l'histoire de couple de l'héroïne avec ce connard ordinaire qui lui sert d'amant. L'alternance de scène charnelle et des interrogatoire, métaphore du corps à corps j'imagine ne manque pas nécessairement de sens, mais quel est sa place dans l’œuvre ? Il s'agit probablement d'insister sur la promiscuité et l'ambiance d'interrogatoire permanent dans le film, ceci appuyé par les plans à l'épaule très proche des personnages.
Quoi qu'il en soit, le résultat sans être mauvais reste assez mitigé pour moi, les défauts du films limitant l'impact qu'il aurait pu avoir si il avait été conçu différemment.