Un mal heureux : évènement
Il y a une ville, de grands immeubles gris, il y a une police rose qui donne des noms, il y a un titre, mais il y a surtout cette horrible fredonnement qui oscille entre le désespoir, la naïveté, la désillusion et la fraicheur.
Polanski par la suite introduit un couple tout en sourire, jeunes et charmants, légers et heureux ils emménagent dans un immeuble qu'une vieille ayant fait son temps a eu le bon gout de laisser en bon état. Ils font la connaissance de leurs voisins, repeignent leur appartement et batifolent dans l'idée d'une descendance.
C'est le propre du genre fantastique de passer délicatement, tout en nuance, délicieusement de la situation dite réelle et normale, vers l'irréel, le non désiré, et c'est fait magistralement, par petites touches, petit à petit. On se demande ce qui fait partie du rêve, ce qui fait partie de la réalité, en tout cas de plus en plus d'éléments nous dérangent.
Les acteurs sont formidables, la musique bien utilisée, on regrettera cependant la faiblesse du scénario qui entretient à merveille son ambiance, son ambivalence mais ne nous fait jamais réellement douter ou tressaillir. Heureusement le malaise s'installe, tout est écrit peut-être mais notre regard reste fixe, sur le placard, le second plan, le ventre arrondi ou un bijou brillant ... pour mieux guetter sans doute, cet heureux évènement ...