Classique du cinéma fantastique et d'horreur réalisé par un Roman Polanski au sommet de son art détailliste, adapté d'un ouvrage de Ira Levin. Ce film réussit à ménager à la fois l'angoisse notamment par des formidables scènes de cauchemars dont celle du viol de Rosemary ou encore le grand final ainsi qu'avec cette manipulation constante de l'héroïne, mais aussi l'aspect dramatique du récit. Ce drame est terriblement inquiétant ou paranoïde même, cette pauvre Rosemary toute gentille, naïve qui se fait manipuler par son mari et une secte sataniste passant ensemble un pacte faustien, empoisonné puis séquestré pour enfin être engrossée par Satan himself ! Mais se double également d'une vision sociétale féministe montrant la prison qu'était l'institution du mariage à cette époque. La mise en scène de Polanski est assez typique de ce qu'il faisait à l'époque, créant une ambiance d'épouvante efficace mettant mal à l'aise sans pourtant faire dans l'horreur pure et le frisson, il filme sans qu'on s'en rende compte un huis-clos dans cette appartement superbement décoré de l'Upper West Side. Un succès pour le cinéma d'épouvante montrant qu'il était possible d'attirer en salles du monde et que le genre n'était pas cantonné à la Série B, préparant dès lors le terrain pour des dizaines d'autres projets ambitieux tels que L'Exorciste, La Malédiction, etc.